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    Après l'histoire des deux soeurs, voici celle de deux frères. Je suis sûre que vous les connaissez ! 

     

     

    Tout et Rien sont frères. Deux frères jumeaux. Et très farceurs.

    Souvent, quand tu appelles Tout, c’est Rien qui vient à toi. Et quand tu (ne) cherches Rien, c’est Tout que tu trouves.

    Rien et Tout se plaisent bien ainsi. Ils jouent à échanger leurs places, à se faire passer l’un pour l’autre. Mais à la longue, ce jeu finit par les ennuyer. Ils vont voir leurs parents :

    « Nous en avons assez de jouer toujours à cache-cache !, leur disent-ils. Nous avons envie d’essayer d’autres jeux. »

    Leur père éclate de rire :

    « Et qu’est-ce donc qui  vous en empêche ?  Jouez à ce que vous voulez !  »

    Tout et Rien retournent dehors. Ils essaient de jouer à autre chose, mais le même problème revient sans cesse : chaque fois que l’un d’eux apparaît, l’autre disparaît. Quand l’un d’eux se montre, l’autre se retrouve caché. Ils ne peuvent jamais être là en même temps.  Chaque fois qu’ils sortent ensemble, un grand brouillard arrive, entoure l’un des deux et l’emporte en criant :

    « Non, non : c’est tout ou c’est rien ! Ou il n’y a rien, ou il y a tout ! Mais tout ET rien ensemble, ça ne vaut rien de rien, ça ne va pas du tout !

    Les deux frères retournent voir leurs parents. Cette fois, c’est leur mère qui rit en les écoutant lui parler du brouillard qui les sépare encore et encore.

    « Mes enfants, le brouillard fait partie du dehors. Vous ne pouvez rien contre lui. Mais vous pouvez être plus malins que lui ! Il y a une solution, cherchez-la. Ce sera votre nouveau jeu. »

    Rien et Tout retournent dehors et cherchent, cherchent, cherchent. Ils essayent différentes choses, différents jeux. Mais le brouillard est très fort, il gagne toujours contre eux. Tout et Rien, découragés, n’ont maintenant plus rien à essayer. Ils sont fatigués de tout. Ils se laissent tomber dans les bras l’un de l’autre… et c’est ainsi qu’ils trouvent la solution !

    Car en tombant, ils sont entrés l’un dans l’autre. Rien est maintenant dans Tout, Tout est maintenant dans Rien. Quand l’un se montre, l’autre est là aussi, mais il est caché : le brouillard ne voit rien du tout ! Voilà comment Tout et Rien ont été plus malins que le brouillard qui ne voulait pas les laisser jouer ensemble. Combien de nouveaux jeux ils vont pouvoir inventer !!...

    Maintenant que tu le sais, fais bien attention quand tu les rencontres. Quand tu (ne) vois Rien, demande-toi si Tout n’est pas caché dedans. Quand tu crois tenir Tout, demande-toi si dedans, il n’y a pas Rien. Ils sont frères jumeaux,  et très, très farceurs.

     

    © Sylvie PTITSA    

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    Un nouveau texte pour l'automne...

    Cliquez sur l'arbre pour le lire !

     

     

     

     

     

     


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    C'est aujourd'hui la Saint Amour : je vous partage ce petit conte écrit hier.

     


     

     

    Une jeune fille pauvre avait atteint l’âge de se marier.

     

     « Va ramasser des anémones dans le sous-bois ! », lui dit sa mère. Nous en ferons des décorations pour tes noces.

    -Mais, dit la fille, je n’ai pas encore de fiancé ?

    -Nous t’en trouverons bien un dans le village ! », lui dit son père.

     

    Tandis que la jeune fille cueillait au sol les fragiles fleurs blanches, un cheval s’arrêta devant elle. Le prince qui le montait tomba amoureux sur le champ.

     

    « Prends cette bague en argent, dit-il en la retirant de sa main. Dans quelques jours, je reviendrai te chercher et je t’en passerai une autre au doigt, bien plus belle. »

     

    La jeune fille, étourdie de bonheur, se hâta d’aller prévenir ses parents. Mais le soir, pour mettre un peu de baume sur les blessures d’une vieille parente, elle ôta l’anneau. Celui-ci disparut… et le prince ne reparut jamais.

     

    Plus tard, un autre prétendant se présenta depuis une ferme voisine. De nouveau, la mère envoya sa fille chercher des anémones dans le sous-bois. Un deuxième prince surgit. Lui aussi tomba fou amoureux au premier regard.

     

    « Prends cette bague en or, dit-il en la retirant de sa main. Dans quelques jours, je reviendrai te chercher et je t’en passerai une autre au doigt, bien plus belle. »

     

    Mais le soir, un chaton faillit se noyer dans la mare. Pour l’arracher à la vase, la jeune fille plongea la main au fond du bassin… l’anneau glissa de son doigt, tomba au fond de l’eau boueuse… et le prince ne reparut jamais.

     

    La jeune fille se promit de faire très attention. La même chose se reproduisit pourtant une troisième fois ! C’est une bague de cuivre rare que le troisième prince confia à la jeune fille, lui faisant promettre de la garder jusqu’à son retour.  

    Hélas ! Alors qu’elle fermait ses volets, le vent emmêla ses longs cheveux défaits  aux branches du hêtre qui poussait devant sa fenêtre. Elle voulut les démêler : la bague se prit dedans. Elle n’eut pas d’autre solution, pour enlever le nœud, que de commencer par ôter l’anneau. Celui-ci se volatilisa… et le prince aussi.

     

    Le temps passait. Les parents s’impatientaient de voir leur fille laisser filer prince après prince. C’est pourquoi ils résolurent de la marier, et vite, au premier homme simple qui voudrait bien d’elle.

     

    A nouveau, ils l’envoyèrent cueillir des anémones… Quand un quatrième prince se présenta avec une bague, la jeune fille refusa tout net.

     

    « Garde ta bague, beau prince… je perds tous les anneaux, je ne sais pas tenir mes promesses. Je laisserai échapper ma chance encore une fois, et ensuite, je me sentirai encore plus triste.

    -Mais c’est toi que je veux ! C’est toi que j’aime ! », insista le prince, lui glissant l’anneau dans la main.

    La jeune fille regarda le bijou… et le rendit au prince.

    -Ton anneau est en diamant !, dit-elle. Il est encore beaucoup plus fragile et plus précieux que les trois que je n’ai pas su garder. Que ferais-je de celui-ci ? Passe ton chemin, cavalier, trouve-toi une femme plus digne de ton rang.»

     

    Et comme le prince insistait pour lui passer la bague au doigt, elle l’enleva et la jeta au loin. La bague se brisa sur les pierres du chemin en mille éclats d’étoiles.

     

    Le prince éclata de rire.

     

    « Je croyais que les diamants ne se brisaient jamais ?, murmura la jeune fille, navrée.

    -Ma bague n’était pas en diamant, mais en cristal, lui répondit le prince. Tu as bien fait de la jeter par terre !

    -Pourquoi ?, demanda la jeune fille.

    -Parce que la seule alliance que tu puisses porter à ton doigt est celle qui existe d’abord dans ton cœur.

    -Tu ne m’en veux donc pas d’avoir brisé ton alliance ?, demanda la jeune fille, sans comprendre.

    -Non, je me moque complètement de cette alliance-là, dit le prince.

    -Et tu ne vas pas disparaître ?

    -Seulement si tu me le demandes. As-tu envie de me voir disparaître ?

    -Non… murmura la jeune fille. Mais je suis niaise et maladroite… que feras-tu de moi ?

    -Ma femme et ma reine, si tu veux bien !, dit le prince, simplement.

    -Si tu acceptes pour reine une femme niaise et maladroite, c’est d’accord !, dit la jeune fille, simplement.

    -Tu ne seras ni l’un ni l’autre, dit le prince en l’emportant sur son cheval. Je suis bien content que tu aies brisé cette alliance. Je ne t’obligerai jamais à en porter. La seule qui compte, la vraie, est invisible ! »

     

    Tous deux ont déjà disparu au loin… j’espère que leur alliance dure toujours.

    Je crois que oui. Qui pourrait briser une alliance invisible ?

     

     

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    Histoires à grandir debout- 1e de couverture

     

     

    En lecture ce soir à la librairie Pythagore.

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    Le ciel nuageux se reflétait dans le miroir d'eau vert strié de ridules courantes. Des oiseaux migrateurs lâchaient les empreintes de souliers fugitifs sur cette piste pomme acide. Leurs vies s'écoulaient parallèles, disjointes ou tangentes, en quinconce, en miroir, en ballets d'éphémères surimpressions orchestrées par l'alambic hasardeux du temps. Ils quêtaient la fièvre perdue  de ceux qui n'ont plus d'ailes, et chutent, déplumés, à travers l'espace vide. L'alambic saurait-il générer l'anti-oxydant capable de leur rendre désir et souplesse, de transformer en pleins leurs creux ?... Il se sentait l'énergie d'un camembert mou, tandis qu'elle laissait s'écouler sa vie comme une rivière boueuse et morne.

    Voilà ce que leur murmurait en secret leur muse aux creux de leurs rêves :

    "Remets-toi droit dans ton pantalon, remonte tes bretelles ! Et toi, avec tes seins qui plissent, que personne ne caresse, vois le triste tableau !"

    Jusqu'à la nausée, il errerait à sa recherche de par le monde, tandis qu'elle se perdrait dans des impasses torrides sous l'oeil impavide de la muse pathétique... 

    Chacun, calfeutré dans sa maison hermétiquement close, continuerait à suçoter en lui l'image de l'absent(e), de l'introuvable, de l'impossible amour.

     

     

     

     

    Texte obtenu au jeu d'écriture  n°1 des éditions Zulma : http://www.zulma.fr/

    Le jeu fait une large part au hasard, ce qui explique la tonalité anormalement sombre de cette graine de mon jardin d'espérance. Rassurez-vous, moi, je vais très bien ! Essayez, le résultat est surprenant...

     

     



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    Tous là. Vous êtes tous là. J’attendais de vous avoir tous réunis autour de moi. J’attendais que le  cercle se ferme. Complètement. J’attendais votre accord… Certains ne me l’ont pas donné, je sais. Ils n’étaient pas prêts. Ils ne l’auraient jamais été… Je ne pouvais plus différer mon départ. Depuis longtemps déjà, les ombres m’entouraient. Elles me rendaient visite en alternance avec les vôtres, parfois à vos côtés. Souvent, je ne distinguais plus avec qui j’étais, et vous croyiez que je délirais. J’oscillais entre deux mondes. Je ne m’étais pas encore abandonné au courant, je naviguais entre deux rives, floues tour à tour, quelquefois en même temps… alors, je ne savais plus du tout où je me trouvais. Lorsque je me sentais le plus perdu, les ombres m’appelaient. Comme une musique au loin dans le brouillard. En fait d’ombres, elles étaient plus rayonnantes que la pleine lumière. Des soleils qui n’éblouissent pas. Je me souviens d’un poème… « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles ». Côte à côte, vos visages et les leurs se mêlaient dans un clair-obscur mouvant, en d’indéchiffrables surimpressions. Vos traits tirés, vos yeux rougis, vos bouches tristes, vous donnaient un teint d’étoiles ternies.  Je ne savais comment vous dire de ne pas me pleurer. Je ne sais toujours pas comment vous le dire. Les Rayonnants m’ont dit que ce temps vous est nécessaire, qu’il est vital de ne pas l’occulter, de le laisser s’exprimer. Je ne souffre plus. Mon corps est léger. La douleur m’a affranchi, elle n’était qu’une pelure, c’est vous qu’elle entraîne maintenant par le fond comme une vieille écorce gonflée d’eau. Elle stagne au fond de vos souvenirs et vous aimante vers le bas. Après votre deuil, j’espère que nous pourrons nous sourire à nouveau. Je vous aimanterai vers le haut. Dans « aimanter », il y a « aimant ». Laissez-moi vous attirer vers moi, en vous « aimant » plus fort que ne l’est aujourd’hui votre chagrin.  

     

     © Sylvie PTITSA, 20.12.2012

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    A l'heure où l'actualité nous pilonne avec les nationalismes de tout bord et les guerres de religion, il y a encore des endroits où les différentes cultures non seulement coexistent, mais se rassemblent pour célébrer la vie.

     

     

    A l'heure où tant de manifestations artistiques ne sont que nihilisme déçu ou expression démesurée d'egos malades de reconnaissance, il y a encore des endroits où chacun, auteur, poète, danseur, musicien, peut monter sur scène et offrir son travail en toute humilité, certain d'être applaudi avec la même chaleur qu'il soit professionnel ou amateur.

     

     

    A l'heure où "faire la fête" rime si souvent avec ébriété, bombance, gâchis, torture animale et conversations creuses, il y a encore des endroits où l'on se réjouit autour de spécialités simples venues des 4 coins du monde, préparées par des communautés heureuses de partager leur savoir-faire.

     

     

    A l'heure de cloisonnement des genres et des générations, il y a encore des endroits où les barrières tombent, où la différence est une vraie richesse, où les préjugés reculent et où l'autre peut exister pleinement... en tant qu'Autre.

     

     

    L'un de ces endroits hors du temps, c'était hier soir à la Soirée Millefeuilles.

    La soirée était consacrée à l'espoir.

     

     

    Elle ne pouvait pas m'en donner de meilleurs.

     

     

    MERCI.

     

     

     

     

    0-arbre de vie

     

     

     

     

     


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    Etant donné le thème de la soirée, je ne pouvais pas ne pas y participer...

    J'y serai vendredi soir pour lire un de mes textes (inédit) en musique

    et écouter ceux des autres.

     

     

     

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  • Pour l'infaillible Monsieur Propre qui partage ma maison... et ma vie.  

     

      

    Mon enfant, ma soeur,
    Songe à la douceur
    De faire le ménage ensemble !
    Frotter à loisir,
    Epousseter, faire reluire
    Que l’ultime bactérie tremble !
    Le carrelage mouillé
    Le lustre de l’évier
    Pour mon esprit ont les charmes
    Si mystérieux
    Du plaisir à deux :
        L'art ménager unit les âmes.

       

    Là, tout est net et immaculé,
    Hygiène, brillance et propreté.

       

    Des meubles luisants,
    Cirés longuement,
    Décoreraient notre chambre ;
    Une subtile fragrance
    De bonne maintenance
    Bouterait acariens hors de l’ombre ;
    Les sanitaires blancs,
    Les miroirs diamants,
    Rutileraient comme palace ;
    Tout y parlerait
    À l'âme en secret
    De l’agonie du dégeulasse.

       

    Là, tout est net et immaculé,
    Hygiène, brillance et propreté.

       

    Vois ce beau bidet
    Si luisant, si frais
    Dont étincelle la bonde :
    C'est pour assouvir
    Ton secret désir
    Que l’enivrante Javel abonde.
    Les doux détergents
    Repoussoirs puissants,
    Ont maté les derniers microbes,
    Expulsées les mites,
    Naphtalinoccites :
    Elles ne grignoteront plus tes robes.

       

    Ah ! Tout est enfin net et immaculé,
    Merci Saintes Hygiène, Brillance et Propreté !

     

     

    Que le grand Charles me pardonne pour ce que j'ai fait à son poème... Vous ne vous souvenez plus de l'original ? Relisez-le ici !  

     


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    Un nuage noir plane sur Hesperetrange. Ce n’est pas la nuit qui vient. Ce n’est pas un orage. Ce n’est pas une tempête. Ce n’est même pas un nuage de pollution… Non. Si on y regarde bien, ce nuage n’est pas noir : il est violet sombre. Et si on y regarde encore mieux, il est traversé d’éclairs et d’arcs électriques. Que se passe-t-il donc à Hesperetrange ?...

    D’ordinaire, pourtant, Hesperetrange  est une petite ville qui n’a rien… d’étrange. Les voisins ne se chahutent pas, les chiens n’aboient pas, les mères sont  gentilles et préparent de bons petits plats, les grands-mères sont adorables et mitonnent des confitures. Les hommes tondent la pelouse ou astiquent leur voiture. Le facteur ne dépose jamais de mauvaises nouvelles dans les boîtes aux lettres. Les porte-monnaie dorment au fond des poches sans crainte des  voleurs. Les enfants jouent sans danger sur le bord des routes. Les vélos traînent sur les trottoirs… où ne traîne aucune crotte.

    Bref, Hesperetrange est une sorte de petit paradis paisible, blotti sur les rives de l’Alzette, au sud du pays. D’ailleurs, à la fin d’Hesperetrange, on entend « ange »…

    Mais aujourd’hui, il semble n’y avoir plus d’anges à Hesperetrange. Plutôt des démons… Faisons-nous discrets et promenons-nous dans les rues du petit paradis perdu pour tenter de comprendre ce qui s’y passe...

     

                                                                                                                                     (A suivre)

     

      
     
    Extrait d'un livre co-écrit avec les élèves de l'école primaire d'Hesperange, avec qui j'ai rendez-vous aujourd'hui... 
     
     

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    Pour fêter la 100e graine que je sème dans les "graines de mes plates-bandes", rubrique de ce blog où apparaît tout ce qui concerne mon activité d'écriture, je vous offre en exclu un extrait de la suite, ou plutôt d'une des suites, du "Coquelicot qui se sentait tout seul".

     

     

     

    1e de couverture [800x600]

     

     

     

    Rappelez-vous: je ne voulais pas écrire de suite ! Mais l'été dernier, de rusés chenapans m'ont fait changer d'avis en me renvoyant "la question qui tue"... (c'était ici). Je me suis retrouvée à écrire non pas une suite, mais plusieurs !

     

     

    L'extrait que je publie ici a été écrit pour et avec des enfants dont le français n'est pas la langue maternelle, c'est pourquoi je l'ai voulu aussi simple que possible, tout en essayant de l'écrire dans un français "naturel" et spontané.

    Dites-moi si le résultat vous semble réussi ou si vous trouvez la lecture trop "bébé" ?

     

     

     

    Pour découvrir la suite du coquelicot, cliquez sur CE LIEN !

     

     

    Alors ?...

     

     

     

       

     
    Texte écrit avec les élèves de l'école primaire d'Itzig (photos ici). 

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    Photo : Lisa Curé-Ibre, 18 ans, future pro de l'image et photographe déjà prometteuse !

     

     

    2013 sera coquelicophile ou ne sera pas !

     

    Après avoir été lu dans les écoles pour la Semaine du livre de l'APEH, "Le coquelicot qui se sentait tout seul" continue à s'implanter au Luxembourg, cette fois chez les grands du collège...

    Le livre a été sélectionné pour un concours de lecture dans le cadre de la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur proclamée par l'UNESCO, aux côtés du célèbre "Kamo" du (encore plus célèbre) Daniel Pennac !

     

    Wouoooow !...                 

     

      En savoir plus  

     


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    APEH

     

     

     

     

    La semaine prochaine, c'est la Semaine du Livre dans notre groupement de communes. En l'espace de 3 jours, je vais rencontrer pas moins de 5 classes, plus une journée complète d'exposition et dédicaces !

     

    Je donnerai des infos plus détaillées ce soir sur les livres choisis, après avoir rencontré les enseignants pour discuter du programme des interventions.

     

    Merci, Monsieur le parent d'élèves qui m'avait recrutée sur le trottoir à la sortie de l'école pour participer à la manifestation !!

     

     

     

     

    Voir le site de l'association qui organise la Semaine du Livre (APEH)

    Voir l'affiche de la Semaine du Livre 2013

     

     

     

     

    gd comme ça orange marbré aminus 3

     

     

     

     


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    Image : création de Marceline BREWAYS - http://ondesthetique.over-blog.com/   

     

    rafale

           

     

         

      Je t’aime rafale

    Je sais faut pas

    Quand j’te fais mal

    J’me heurte moi

     

    Je t’aime rafale

    Non c’est pas bien

    S'échappe le bal

    Que dansent mes mains

     

    Si j’t’aime rafale

    C’est qu’j’ai pas d’mots

    Pour dire la rage

    Que j’ai en trop

                                                                                                                   

    Si j’t’aime rafale

    Tell’ment d’travers

    C’est que j’avale

    Trop de vipères

     

    J’suis muré de

    Silences trop blancs

    Et la rafale

    M’enfle dedans

     

    Mais j’vais guérir

    Oui je le veux

    J’veux plus salir

    Le bleu d’tes yeux

     

    La rafale je

    La dompterai

    J’endiguerai

    L’amer salé

     

    J’voudrais que quand

    On s’retrouvera

    Tes bras s’ouvrent grand

    Sans peur de moi

     

    Et que ne pleuvent  

    Au lieu d'mes coups

    Sur ton p’tit cou  

    Que mes bisous.

     

     

     

     

     

     


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       Pour K. 

     

     

    Active. C’est ce que j’étais. A tous les sens du terme. Economiquement : j’exerçais un métier. Je l’aimais passionnément. Je me dévouais à lui corps et âme, je lui consacrais la majeure partie de ma vie, de mon temps, de mes forces : mes espoirs, mes défis, mes combats. Quotidiennement : même dans mon temps « libre », j’éprouvais le besoin de bouger, de m’« activer », d’être « efficace ». De remplir. Je m’en rends compte maintenant : j’avais horreur (et une peur démesurée) du vide. De me retrouver face à cette sensation de béance intérieure, de néant absurde, total. Je me bourrais d’occupations et de passe-temps, choisis ou imposés, pour colmater ce vide. Je saturais mon espace et mon temps d’un fatras d’objets, d’intérêts, de relations, de rendez-vous pour ne pas pouvoir m’asseoir le plus petit instant face à cette source d’angoisse fondamentale : moi. Je ne voulais pas, surtout pas faire connaissance avec tous ces ennemis féroces et terrifiants tapis dans mon ombre. Je préférais nourrir l’ombre. C’était plus simple, plus sain, plus rassurant, plus rentable… plus « payant ».

     

    Ca, c’était avant.

     

    Avant le « temps mort ». Accident, retraite, licenciement, pause… ce temps porte un nom différent pour les uns et les autres, mais sa réalité brutale est la même pour tous. La seule chose qui diffère, c’est la façon de l’aborder, de le vivre. J’ai d’abord nié. En bloc. Des mois durant, j’ai été dans un refus et une rage brûlants d’avoir dû « m’arrêter ». Ma pensée déchaînée tournait comme un fauve en cage. Je ne voulais pas de cette vie « au rabais ». Je me sentais inexistante, diminuée, bafouée. Plus tard vinrent l’abattement, la dépression… Il m’a fallu du temps pour apprivoiser ce nouveau mode de vie. Pour apprendre à aimer la lenteur, le silence… même la solitude. J’ai fini par retrouver un travail, oui… un travail de deuil. D’autant plus ardu que j’avais amoncelé tant d’obstacles contre lui, tant de barrières entre moi et moi… Il m’a fallu errer dans des plaines d’accalmie, franchir des pics de révolte, m’extirper de marécages infestés de vermine… combattre, un à un, mes illusions, mes retards, mes cauchemars.

     

    Ce fut long. Et âpre.

     

    Aujourd’hui, je contemple les « actifs » (les hyperactifs !), cette horde grandissante autour de moi, non plus avec envie, mais avec une compassion où n’entrent plus ni dédain, ni fiel. Je les regarde courir, je les écoute vrombir, je sens la trépidation de leur « activité » faire trembler la planète… et je les plains. De ne rien savoir encore de l’essentiel. De passer à côté de tous ces détails infimes qui rendent la vie belle, unique, précieuse.

     

    Par une alchimie qui me dépasse, mon temps mort a fini par devenir vivant, vibrant. Il rayonne d’une vie cachée dont ils n’ont pas idée. De mon lit, immobile entre mes quatre murs, je fais le vœu qu’à leur tour ils puissent entrer un jour dans ce mystère, avant qu'il ne soit trop tard et que la vie ne les stoppe en pleine course.

     

     

       

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    Trois mois que tu m’écrases. Chaque fois que je me redresse, à nouveau tu me piétines. Mais même si, du matin au soir, tu me marches sur la tête, mon intelligence simple me souffle qu’en vérité, c’est toi qui marches sur la tienne. Foi de brin d’herbe…

     

    Neuf siècles que tu me grimpes dessus. Que tu te presses contre moi. Que tu m’assailles de ton désir cupide… Tes billets ont poussé autour de moi comme des champignons. Récemment sont apparues tes étincelles sans lumière, avides elles aussi, voleuses d’images ; elles crépitent de tous côtés dans une atmosphère d’orage. Sous mes yeux stupéfaits, une nouvelle guerre s’est déclarée autour de moi: celle de la meilleure photo, la plus originale, la mieux cadrée, la plus valorisante surtout pour ton profil Facebook… Tu crois que je ne sais pas ce que c’est ? Bien sûr, tu crois que je ne perçois rien de ton petit manège. Tu trouves juste que ça fait « branché » d’avoir posé à côté de moi, tu m’exhibes parmi tes souvenirs comme un trophée. De guerre lasse, j’ai au moins trouvé un stratagème pour t’empêcher de me monter dessus. En masse… Je penche maintenant suffisamment pour que mon ascension te soit interdite. Tu n’as plus de prise sur la tour de Pise (sauf celle de tes satanées mitrailleuses-cliqueuses). Ma pierre s’enfonce dans les sols meubles sans que tu soupçonnes la véritable cause de mon déséquilibre. Tu ne pénètreras plus l’intimité de mon corps blanc. Tu décrètes que les pierres n’ont pas de conscience. Mais toi ? …

     

    Cinq millions d’années que je te contrôle. Que je tire les ficelles de ta pauvre intelligence dans l’obscurité. Ton actualité me laisse penser que j’ai encore un avenir prometteur devant moi. Tapie depuis ta Préhistoire dans la zone la plus reptilienne de ton cerveau, je te dirige et te manipule presque sans entraves. Tu ne te doutes même pas que je te gouverne. Moi, la grande Peur surgie du fond des temps, l’insécurité première et viscérale sur laquelle se base toute ta petite vie.

     

    Quatre milliards et demi d’années que je brûle de m’ingérer dans tes affaires. Que je me désole du spectacle qui, faisceau après faisceau, entre dans ma lumière. Je continue à prendre soin de toi, l’enfant terrible de ma galaxie. Je continue à accepter patiemment que tu déshonores notre grande famille, et j’ai même encore assez de bonté pour te laisser utiliser ma chaleur et ma lumière pour tes nouvelles énergies « propres »… Il est heureux pour toi que je n’aie pas de volonté « propre ». Moi qui pourrais te détruire d’une seule éruption, parfois, je suis tenté de faire place nette sur ta planète pour te redonner une chance, pour ne plus bouillir ainsi de colère, de désespoir, de honte. Tu as de la chance que je ne sois pas roi, - un roi-Soleil aussi absolu que cet ancêtre à toi qui usurpa mon nom…

     

    Des années-lumière que j’espère. Que tu mets mon amour à l’épreuve, seconde après seconde. Que je te défends, te soutiens, te protège contre la vindicte qui enfle. Que je t’épaule en silence avec une fidélité sans faille. Tous m’ont réclamé ta suppression. Surtout ces derniers temps... ces temps derniers. La Civilisation, la Nature, la Terre… plus personne ne te supporte. Même les habitants des planètes dont tu ignores l’existence s’inquiètent de te voir mettre en danger l’univers entier… comment pourrions-nous te laisser faire sa « conquête » ?! Le chœur du monde est unanime : tu es la verrue du cosmos. Tu es le paria de la Création. Tu es le Raté d’entre toutes les espèces.

     

    Il n’y a plus que moi pour te soutenir.

    Il n’y a plus que moi qui croie en toi, qui ne crois pas en moi.

     

    Maintenant, m’aideras-tu ?

     

     


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    Je t’aime rafale

     

    Je t’aime bleue brise

     

    Je t’aime lune caresse

     

    Je t’aime miel soleil

     

    Je t’aime feuille en vol

     

    Je t’aime vague à l’âme

     

    Je t’aime reins cascade

     

    Je t’aime ciel et terre

     

    Je t’aime bouton d’or

     

    Je t’aime bulle au loin

     

    Je t’aime rire de soie

     

    Je t’aime note claire 

     

    Je t’aime éclair d’or

     

    Je t’aime folie douce

     

    Je t’aime voyageur

     

    Je t’aime tant et tendre

     

    Je t’aime silence

     

    Je t’aime pluie d’étoiles

     

    Je t’aime fin des temps

     

    Je t’aime jour et nu

     

     

     

     

     


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    « Tu exagères !

    -De toute façon, t’es jamais contente.

    - C’est vrai. Mais tout de même, tu aurais pu te tenir un peu.

    -C’était à toi de rectifier le tir, il me semble.

    -Tu m’as eue par surprise. J’étais tellement stupéfaite de te voir apparaître là que je n’ai pas su réagir à temps. Après, il était trop tard… j’avais perdu le contrôle.

    -Il faut croire que nous avons plus de substance et de personnalité que vous ne voulez bien le croire…

    -Ah, ça, de la personnalité… pour sûr,  tu m’as montré que tu en avais !

    -Ce n’est  donc pas toi qui tient mes fils ?

    - La preuve que non… Cette fois-là, en tout cas, j’ai perdu LE fil, mon propre fil. Tu m’as entraînée au-delà de ma propre imagination.

    -Alors, remercie-moi !

    -Non ! Car tu t’es comportée de la manière la plus insolente !

    -Bah, insolente, insolente… faut pas pousser non plus… j’ai juste mis ton ego en face de quelques vérités, hum… détonnantes ! Vous autres, là-dehors, vous êtes tellement obsédés par votre nombril que vous remettre un peu les pieds sur terre ne vous fait pas de mal.

    -Et mon co-auteur, alors ? Avais-tu des raisons particulières de t’en prendre à lui et de le vilipender de la sorte, lui aussi ?

    -Ecoute, c’était juste un jeu… l’écriture n’ est qu’un jeu !

    -Pas du tout, Mademoiselle ! L’écriture est un travail ! Un travail très sérieux, même !

    -Ca y est… voilà que tu recommences à prendre le melon.

    -Le melon va supprimer de sa bibliographie le livre où tu apparais, histoire de te fermer le caquet une bonne  fois pour toutes ! Hop ! Rayé de ma liste, « Où tu voudras » !

    -Mais moi, je continuerai à surgir d’entre tes lignes, hop ! Chaque fois, justement, là où tu ne (me) voudras pas… N’as-tu pas reconnu il y a un instant que les personnages ont leur vie propre ? Que je t’avais échappé ?

    -Mais… tu n’as pas le droit !

    -Tiens donc ! Je vais me gêner ! Comment m’empêcheras-tu de me manifester à nouveau, d’ailleurs ? Je suis issue de toi…je vis en toi… Je suis tellement toi que dans ce fameux « Où tu voudras », j’ai même pris ton apparence et ton nom !

    -Justement ! Pour en faire quoi !!!...

    -Allons, l’auteur, un peu de légèreté et d’autodérision, quoi… je ne t’ai pas traînée dans la boue, non plus !… Tu veux que je te montre de quoi je suis VRAIMENT capable dans ton prochain opus ?

    -Nooooon ! Pas çaaaaaaa ! Je consens ! J’abdique ! Je m’incline ! Je capitule !...

    -Tu laisses « Où tu voudras » dans ta bibliographie ?

    -Oui !

    -Tu n’en effaces pas le décoiffant passage où je te règle ton compte (d’auteur) ?

    -Non !

    - Tu t’engages à me laisser, dorénavant, toute la liberté d’expression à laquelle j’ai le droit de prétendre, en tant que ta création, ton personnage, ton enfant, ton double, ton sosie, ton homonyme, ton…?

    - Oui ! Et je baise même tes pieds de papier, si cela peut enfin te faire taire, ou au moins te faire tenir tranquille !!

    -Boooon…. Eh bien voiiilà ! Je savais qu’on allait réussir à s’entendre, toi et moi... Il suffit de ne pas me parler avec… « hauteur », Madame l’écrivain ! »

     

     

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    Il ne se lassait pas des couleurs du ciel. Tous les jours ce spectacle. Tous les jours différent. Chaque minute de chaque jour. Et gratuit, en plus…

       

    Il faut dire qu’il n’y avait pas si longtemps, il ne savait plus rien de la couleur du ciel. Il l’avait oubliée. Elle appartenait à un autre temps, à un autre monde, - un temps où il circulait encore normalement, sans ce poids sur le dos, sans ce nœud au fond de la poitrine, en un lieu où le danger ne se tenait pas en embuscade à chaque coin de rue et où chaque passant ne recelait pas une menace…

       

    A l’extérieur, le ciel n’avait plus de couleur. La fumée et la poussière bouchaient l’horizon, supprimaient le décor. De jour comme de nuit, leur ombre opaque et suffocante occupait la ville, ensevelissant tout sous son plomb flou.

       

    Même à l’intérieur de sa cachette, les rares rais de lumière qui filtraient entre les volets clos, cloués depuis la rue, avaient la clarté grisâtre de ces jours sans fin, de ces heures toutes pareilles, ni diurnes, ni nocturnes, de ces jours de traque, de faim, de froid, de terreur…

       

    Secouant ses épaules, il franchit l’arche de pierre et se résolut à quitter l’ombre protectrice du vieux mur. Décidément, il ne s’y faisait pas… A pouvoir sortir sans danger de chez lui. A pouvoir marcher au grand air, sous ce ciel bleu, si bleu. Un ciel dont ne pouvait plus tomber aucune bombe. Sur des trottoirs encore entiers,  que ne joncheraient jamais des cadavres fauchés par la faim, la maladie ou les tirs. Ici, même les chats morts, ils les ramassaient. Ils n’avaient pas besoin de les manger…  ni les rats, non plus. Etait-il croyable qu’à quelques heures d’avion seulement, le cauchemar continue ?

       

    Contrairement  à eux, nés ici, il lui était impossible de ressentir comme une actualité irréelle les images de mort et de désolation, les échardes de honte crachées par la télé entre deux salves de cruauté ordinaire, tout aussi anodines que le génocide des siens. Ces scènes existaient dans sa chair avec une telle intensité qu’à les voir bruyamment laper leur potage, l’œil tourné avec indifférence vers leur écran, il lui prenait des envies de meurtre.

       

    Il y avait aussi les cicatrices en travers de son dos. Là où les balles avaient failli toucher la moëlle épinière. Il y avait son boîtillement,  cette démarche hésitante qu’il traînerait jusqu’à la fin de ses jours. Il y avait surtout sa famille, ses amis restés là-bas… ceux qui étaient déjà morts, ceux dont il était sans nouvelles, ceux qu’il avait parfois (souvent !) le remords de trahir en  jouissant de cette paix et de ce confort immérités. Enfin, ce confort… tout était relatif … Mais un squatt et quelques petits boulots au noir, même pénibles, même mal payés, c’était déjà mieux… que… là-bas…

       

    Il serra au fond de sa poche, pour se redonner du courage, les faux papiers qu’il venait enfin d’obtenir au nom de Michel Drot. Sa peau à peine hâlée, ses yeux clairs rendraient la mystification plausible. Il attirerait moins l’attention que ses compagnons de galère à qui  leur peau sombre, leurs yeux bridés valaient des contrôles à répétition. Ces précieux feuillets lui avaient coûté la quasi-totalité de ses maigres économies. Grâce à eux, il espérait trouver du travail, un logement, une identité, même fausse, qui lui permettraient de faire venir ici… peut-être… ceux qu’il aimait… peut-être… s’il  parvenait à retrouver leur trace…

       

    Une fois de plus, en passant devant le trompe l’oeil paisible de la façade qui lui assénait son bonheur bourgeois, artificiel et  désuet, il se dit que ce pays d’’ »accueil » où il était venu jouer sa fortune était lui aussi un trompe l’œil, une façade peinte sur un mur épais et obtus. Une maison dont les portes restaient verrouillées, dont les vitrines affichaient une fausse transparence et dont les escaliers  avenants ne menaient nulle part, parce qu’on ne pouvait les emprunter qu’à condition de faire partie de l’illusion générale.

       

    Laissant l’image derrière lui, il bifurqua dans la rue baignée de soleil.

       

    Trompe l’œil ou pas, il finirait bien par trouver sa place. Son vrai prénom, celui qu'avaient choisi ses parents, c’était Slobodan. Dans sa langue, ça voulait dire : « libre ».

     

     

    Alphomega---httpwater-spring.over-blog.comarticle-place-de-.jpg                                                             Photo : Alphomega

      

       

     

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    Elle m'a tendu un cahier, et elle m'a dit :

    "Tiens, puisque tu veux être écrivain, tu n'as qu'à le lire".

     

    Il y a eu un silence, et puis elle a ajouté :

    "Ce n'est pas très bien écrit. Je n'ai pas été longtemps aux écoles, c'était loin, il fallait que j'aide à la ferme… Je fais beaucoup de fautes…"

    Je suis très émue.

    "Ce n'est pas grave, mémé. "

     

    Elle ajoute :

    "Il faut lire une page sur deux, celles de droite. De l'autre côté, je laisse de la place, et quand je me souviens de choses qui me reviennent en plus, je fais un signe et je les écris là, tu vois, sur la page de gauche. Ou bien, si je n'ai plus de place, sur la page de derrière, et j'écris, là, en bas de la page : "la suite est page 15". Ca fait un peu désordre.Seulement voilà, les souvenirs ne me reviennent pas toujours d'un coup, ni dans l’ordre…

    - Ne t'inquiète pas. J'y arriverai. Tu as une très belle écriture."

     

    Personne d'autre n'a eu le droit de lire ces lignes avant moi, ni ses enfants, ni ses petits-enfants, ni ses neveux, ni... Pourquoi moi, l'arrière-petite-fille?

    Pourquoi moi, et pourquoi maintenant ?

    A-t-elle l'intuition de quelque chose?

    Est-ce qu'elle se sent décliner, est-ce qu'elle veut mon avis d'étudiante en littérature ? …

    Elle ne me le dit pas.

     

    Toujours cette économie de mots, ce refus de l'inutile.

    J'ai envie de l'embrasser, mais là, bêtement, devant tout le monde, je n'ose pas.

     

    Je pars en serrant le cahier contre mon coeur.

     

      

                                                                                                          "La Belle entente", Ed. Publibook, 2009

     

     

     

     

     

    Certains d'entre vous connaissent ou auront reconnu ce texte.

    Il s'agit d'un extrait d'une de mes toutes premières oeuvres, où je parle de mon arrière-grand-mère.

    C'est aujourd'hui la fête de ma Mémé et comme chaque année depuis la parution de ce livre, j'avais envie de lui faire ce petit clin d'oeil.

    Un autre extrait, de l'année dernière, en lecture ici.....

     

     

     

    "La Belle entente" est toujours éditée chez  Publibook, suivi d'un autre texte court, fictif celui-là, sur la maladie d'un enfant.

    Des lecteurs ont gentiment pris le temps de laisser leur avis sur ces deux histoires LA .

     

     

     

     

     

    La belle entente Publibook

     

     

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