• Number Two

     

     

     

    « Tu exagères !

    -De toute façon, t’es jamais contente.

    - C’est vrai. Mais tout de même, tu aurais pu te tenir un peu.

    -C’était à toi de rectifier le tir, il me semble.

    -Tu m’as eue par surprise. J’étais tellement stupéfaite de te voir apparaître là que je n’ai pas su réagir à temps. Après, il était trop tard… j’avais perdu le contrôle.

    -Il faut croire que nous avons plus de substance et de personnalité que vous ne voulez bien le croire…

    -Ah, ça, de la personnalité… pour sûr,  tu m’as montré que tu en avais !

    -Ce n’est  donc pas toi qui tient mes fils ?

    - La preuve que non… Cette fois-là, en tout cas, j’ai perdu LE fil, mon propre fil. Tu m’as entraînée au-delà de ma propre imagination.

    -Alors, remercie-moi !

    -Non ! Car tu t’es comportée de la manière la plus insolente !

    -Bah, insolente, insolente… faut pas pousser non plus… j’ai juste mis ton ego en face de quelques vérités, hum… détonnantes ! Vous autres, là-dehors, vous êtes tellement obsédés par votre nombril que vous remettre un peu les pieds sur terre ne vous fait pas de mal.

    -Et mon co-auteur, alors ? Avais-tu des raisons particulières de t’en prendre à lui et de le vilipender de la sorte, lui aussi ?

    -Ecoute, c’était juste un jeu… l’écriture n’ est qu’un jeu !

    -Pas du tout, Mademoiselle ! L’écriture est un travail ! Un travail très sérieux, même !

    -Ca y est… voilà que tu recommences à prendre le melon.

    -Le melon va supprimer de sa bibliographie le livre où tu apparais, histoire de te fermer le caquet une bonne  fois pour toutes ! Hop ! Rayé de ma liste, « Où tu voudras » !

    -Mais moi, je continuerai à surgir d’entre tes lignes, hop ! Chaque fois, justement, là où tu ne (me) voudras pas… N’as-tu pas reconnu il y a un instant que les personnages ont leur vie propre ? Que je t’avais échappé ?

    -Mais… tu n’as pas le droit !

    -Tiens donc ! Je vais me gêner ! Comment m’empêcheras-tu de me manifester à nouveau, d’ailleurs ? Je suis issue de toi…je vis en toi… Je suis tellement toi que dans ce fameux « Où tu voudras », j’ai même pris ton apparence et ton nom !

    -Justement ! Pour en faire quoi !!!...

    -Allons, l’auteur, un peu de légèreté et d’autodérision, quoi… je ne t’ai pas traînée dans la boue, non plus !… Tu veux que je te montre de quoi je suis VRAIMENT capable dans ton prochain opus ?

    -Nooooon ! Pas çaaaaaaa ! Je consens ! J’abdique ! Je m’incline ! Je capitule !...

    -Tu laisses « Où tu voudras » dans ta bibliographie ?

    -Oui !

    -Tu n’en effaces pas le décoiffant passage où je te règle ton compte (d’auteur) ?

    -Non !

    - Tu t’engages à me laisser, dorénavant, toute la liberté d’expression à laquelle j’ai le droit de prétendre, en tant que ta création, ton personnage, ton enfant, ton double, ton sosie, ton homonyme, ton…?

    - Oui ! Et je baise même tes pieds de papier, si cela peut enfin te faire taire, ou au moins te faire tenir tranquille !!

    -Boooon…. Eh bien voiiilà ! Je savais qu’on allait réussir à s’entendre, toi et moi... Il suffit de ne pas me parler avec… « hauteur », Madame l’écrivain ! »

     

     

    Sur une consigne de "La petite fabrique d'écriture"  :Cliquez ici pour la lire et pour lire les propositions d'autres plumes.    

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 18 Octobre 2012 à 17:03

    Le souvenir d'un bon moment et de personnages qui existent encore quelque part, dans un coin de ma tête...

    BB

    2
    Vendredi 14 Décembre 2012 à 10:26

    Ca m'a fait plaisir de les ressortir de leur pages, à moi aussi. Je continue à travailler sur d'autres suites de cette histoire... ;-)

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