-
Par *Sylvie Ptitsa* le 7 Septembre 2015 à 09:09
Un vieux matou, mathématicien émérite mais fort distrait et incroyablement paresseux, somnolait à l’entrée d’un temple. De temps à autres, il entrouvrait un oeil pour compter les mouches du voisinage et replongeait presque aussitôt dans sa douce léthargie.
Shiva vint à passer par là. Émerveillé par la grâce naturelle, toute féline, que l'animal avait conservée, malgré un embonpoint considérable dû à son oisiveté, le Seigneur des Mondes lui demanda:
« Qui es-tu et que sais-tu faire ? »
L’autre, sans même entrebâiller les paupières, marmonna :
« Je suis un vieux chat très savant, et je sais parfaitement compter.
-Magnifique ! Et jusqu’où peux-tu compter ?
-Mais voyons, je peux compter jusqu’à l’infini !
-Dans ce cas, fais-moi plaisir. Compte pour moi, l’ami, compte.Le chat s’étira, bâilla profondément, puis, avec une petite moue de dédain amusée, se mit à réciter:
-Un….deux…….trois……..quatre…………A sept, le chat était à moitié endormi. A neuf, il ronflait carrément, abîmé dans un sommeil béat.
« Puisque tu sais seulement compter jusqu’à neuf , décréta le grand Shiva, Souverain des Sphères, je t’accorde neuf vies."
C’est ainsi que les chats disposèrent de neuf existences.
Mais Shiva, qui était aussi un subtil philosophe, médita longuement.
Le matou lui avait assuré qu’il pouvait compter jusqu’à l’infini. Certes, il s’était arrêté au chiffre neuf, puis s’était endormi. Or, le sommeil, sans nom, sans forme, sans pensée, n’est-il pas une fidèle préfiguration de l’infini ?
Alors Shiva compléta son décret :
Au bout de ses neuf vies, le chat accéderait directement à la Félicité Suprême.
Trouvé sur le site de "Les Châmes", projet d'un jeune créateur inspiré... Cliquez sur l'image pour découvrir !
votre commentaire -
Par *Sylvie Ptitsa* le 6 Septembre 2015 à 07:59
... On devait plus souvent
parler aux oiseaux
pensai-je encore
mais comment expliquer
qu'il existe vraiment
des oiseaux qui parlent ?
On n'a jamais rencontré
nulle part des oiseaux qui parlent
qui me croira ?
un vrai magicien peut-être
mais de vrais magiciens en existe-il encore ?
Et même s'il en existe encore
ce ne serait pas juste
qu'il n'y ait que les vrais magiciens
pour croire aux oiseaux
qui parlent...
Alors ?
Comment savoir ?
Comment expliquer ?
Comment comprendre ?
"Dis, comment est-ce possible que tu me parles ?"
"Parce que tu m'écoutes..."
dit-il simplement.
Extrait du magnifique livre illustré :
"Dis, est-ce que ça repousse les ailes ?",
de Brigitte Jacques L., ed. du Cerf - Fidélité
Préface d'Yves Duteil
2 commentaires -
Par *Sylvie Ptitsa* le 5 Septembre 2015 à 17:38
Il me sembla que le silence nous enveloppait dans un chaud manteau...
Soudain effrayée à l'idée qu'il avait pu rester dans une cage, j'ai voulu savoir :
"Qu'est-ce qui arrive
quand on s'aperçoit
qu'on est dans une cage ?
-Ca dépend de chacun, dit-il
Il y a ceux qui sentent que les cages détruisent
Ceux-là, ils osent prendre leur élan
et les quitter très vite
Il y a ceux qui hésitent
mais plus ils hésitent, plus difficile ce sera
parce qu'ils s'habituent à la cage
S'habituer à une cage déforce les ailes et réduit la vue...
Et puis il y a ceux qui ont tellement peur
qu'ils n'osent même plus
regarder la porte."
Intriguée j'ai demandé :
"Mais ils ont peur de quoi exactement ?
Des choix qui conduisent à l'altitude, dit-il,
puis il ajouta, pensif :
Et de devoir eux-mêmes chercher leur nourriture...
-Mais si on a l'impression d'avoir les ailes coupées ?
-Il faut savoir reprendre son envol
et ce n'est qu'en volant
qu'on développe ses ailes
et les ailes sont faites pour atteindre l'altitude."
Je regardais ses ailes...
A première vue,
elles n'avaient rien de particulier
A deuxième vue,
elles avaient quelque chose de très particulier
en réalité
elles donnaient envie d'avoir les mêmes...
Extrait du magnifique livre illustré :
"Dis, est-ce que ça repousse les ailes ?",
de Brigitte Jacques L., ed. du Cerf - Fidélité
5 commentaires -
Par *Sylvie Ptitsa* le 26 Août 2015 à 17:21
Perché sur une branche d’érable argenté, un hibou se tient immobile, un œil clos et l’autre ouvert sur le monde.
Les autres oiseaux qui l’aperçoivent ainsi sur cette branche élevée, se posent des questions à son sujet. Les pies, qui sont jaseuses de nature, se mettent à cacasser à son sujet. Les merles se demandent bien pourquoi cet oiseau ménage ainsi son œil clos. Quant aux rongeurs, ils se sentent davantage en sécurité en voyant ce hibou dormant d’un œil. Le corbeau, habitué à parler fort pour s’imposer dans la forêt, décide donc d’aller demander au hibou pourquoi il a coutume de n’ouvrir qu’un œil à la fois.
Le hibou lui répondit par une question :
« D’après vous, quelle en serait la raison? »
– Je ne le sais pas, Maître Hibou, c’est pourquoi je suis venu vous poser la question ! »
Le hibou lui dit alors :
« Pensez-y un peu et revenez me donner la réponse demain matin. »
Le corbeau partit en fendant l’air de ses ailes agiles et retourna chez lui en se posant sans fin la même question.
Le matin nouveau venu, il retourna voir le hibou en lui disant qu’il donnait sa langue aux chats!
Alors le hibou lui donna l’explication suivante :
« Mon œil ouvert regarde le monde, examine les gens et constate ce qui va bien ou mal, ce qui fait problème aussi. J’admire les fleurs, les arbres, les ruisseaux et toutes les beautés du monde. Je vois aussi les vents de tempête qui dévastent les forêts, la grêle qui couche tout sur son passage…
Et mon œil clos regarde de fait au-dedans de moi. Il médite sur les joies et les peines de ce monde. Mon œil clos me permet de faire le point sur mes émotions, mes sentiments, mes besoins et m’aide à mettre de l’ordre dans ma vie profonde. Cet œil clos m’aide à entrer en moi pour mettre de l’amour dans ma vie.
Je pense que nous devrions toujours avoir ainsi un œil ouvert pour voir le monde et un œil clos pour comprendre le monde. Ainsi on serait en mesure de voir ce qui fait vivre et ce qui fait mourir le monde. Cet œil clos nous permettrait de voir les beautés secrètes du monde.
Qu’en pensez-vous Maître Corbeau? Et au fait, avez-vous laissé échapper d’autres morceaux de fromage ces derniers temps? »
Lu sur la Toile
votre commentaire -
Par *Sylvie Ptitsa* le 31 Juillet 2015 à 07:02
Sur un sentier raide et pierreux, j’ai rencontré une petite fille qui portait sur son dos son jeune frère.
"Mon enfant, lui ai-je dit, tu portes un lourd fardeau".
Elle me regarde et dit :
"Ce n’est pas un fardeau monsieur, c’est mon frère".
Je restai interdit.
Le mot de cette enfant courageuse s’est gravé dans mon coeur.
Et quand la peine des hommes m’accable et que tout le courage me quitte, le mot de l’enfant me rapelle :
" Ce n’est pas un fardeau que tu portes, c’est ton frère... "
Lu sur la page FB d' Aurane Kree
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique