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    J'y pense souvent. Aux petits matins ruraux quand les platanes accompagnaient les écoliers. Quand les vélos d'enfance dévalaient les jeudis. Quand on mangeait des fruits au goût de fruits. Quand la terre n'était pas ce grand cri de blessure.... Ils ont bitumé jusqu'au souvenir des tomates de Grand-Père, il est enfoui sous la tôle morte des containers. Jusqu'aux bonjours ou autres brins de mots qui prenaient le temps. Ils ont rangé l'antenne humaine pour celle des portables. Le séisme des graines n'aura plus lieu. Ni la saisie de l'herbe aux talus des ruisseaux. Ni la joie sauvage de l'enfant au jardin. Ni les virages du chemin cantonnier. Ni le sucre des mûres noires. Ni le grincement lent de la cabane à outils. Ni les cerises dévorées par les merles.

    Les vautours ont planté leurs griffes. Ils ont tout parqué derrière leurs écrans, enterré sous les piles des papier monnaie. L'allégresse est morte. Aucun pas joyeux sur les cailloux restants au milieu des gravats. Seuls les dos chargés des camions délestent les frigos où meurent les pommes. La campagne est vaincue. Je ne les connais pas ceux qui ont tué l'oratoire où dormaient les moineaux. Ils sont légions. Mais la brindille têtue entre les ruines, je la reconnais, elle est ma sœur.
       

                                                                                                 Ile ENIGER
     
     

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    Souffle de l'amour de Dieu, Esprit Saint, nous sommes parfois surpris de découvrir que tu te tiens si proche de nous.

    Et tu dis à chacun :

     

    "Abandonne toi tout simplement en Dieu, ton peu de foi y suffit."

     

     

     

                                                                                          Frère Roger de Taizé

     

     


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    Je rêve du jour où les canons
    Seront rangés dans les musées,
    Du jour où tous les bataillons
    N'auront plus raison d'exister.
    ... Et dans le ciel l'oiseau de fer
    De la colombe accompagné
    Laissera tomber sur la terre
    De l'or, du pain à partager.

       
    Et tous les ponts seront reconstruits,
    Unissant toutes les nations,
    On enterrera les fusils
    Et les rosiers refleuriront.
    On entendra chanter le vent
    Dans la forêt comme dans le désert
    Le coeur en paix, en oubliant
    Le bruit des missiles d'hier.

       
    Les enfants formeront une ronde
    Autour du monde ils vont danser,
    En sachant bien qu'aucune bombe
    Ne viendra pour les mutiler.
    Ils chanteront l'hymne à la joie,
    L'hymne au printemps, l'hymne à l'Amour
    Le seul drapeau qui flottera
    Sera l'emblème d'un nouveau jour ...

          
    Michel USM
     
         
      Lu sur la page Facebook de "La page des auteurs de l'ombre"
     
     
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    Image : Alexander JANSSON
     
     

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    Quelle que soit la cause, on a donc tous un niveau limite de bonheur, de sérénité et d’abondance qu’on laisse entrer. On a une conception de ce qu’on mérite, ou de ce qui est «normal», et on se permet rarement d’aller au-delà de ce seuil familier – même si on pense et on dit qu’on aimerait tant y aller. C’est comme si on avait un thermostat à l’intérieur de nous… Dès qu’on s’apprête à monter un peu trop haut, on s’arrange pour dégringoler. On trouve des moyens détournés pour ralentir notre ascension… On s’arrange pour qu’un autre aspect de notre vie commence à se détériorer… On se crée de petits drames ou des soucis qui nous empêchent de savourer pleinement ce que l’on reçoit… On s’enligne vers un accouchement difficile, vers des épreuves qui rééquilibreront les choses et qui nous libéreront de notre culpabilité. Et puisque ces mécanismes ne sont généralement pas conscients, on se croit bien sûr victime des événements.

     

     

     


    Et si on s’enlevait du chemin? Et si on arrêtait d’aller vers les pots tant redoutés? Et si, après avoir reçu des fleurs, on se préparait à accueillir d’autres fleurs, et encore plus de fleurs? C’est possible, tellement possible. Et la première étape est d’être très présent à ce qui nous habite, très honnête envers nous-même… Car la vie ne répond pas à ce que nous disons, mais à ce que nous croyons profondément. Elle ne nous donne pas ce que nous désirons, mais bien ce que nous considérons comme acceptable, ou possible. Elle nous aime beaucoup trop pour nous forcer à ouvrir les bras, ou pour défoncer une porte qu’on choisit de garder fermée. Mais elle se pliera en quatre pour nous donner les fleurs que nous sommes prêt à accepter.

      

     

     

        Marie-Pier CHARRON

        http://matinmagique.com/se3.html

     

     

     

     

     


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