• Jeux d' O


     

     

     

     

    Le soleil se baignait ce jour-là dans le lac

    Parmi les tournesols, les bateaux et les ceps

    Epaules dans la chaleur, jambes dans le frais ressac

    Je laissais l’onde et l’astre me dorer comme une crêpe

     


    Le lac bleu, ce jour-là, baignait le seigneur blond

    Et moi je me laissais, des pieds jusqu’à la tête

    Par leur art consommé, malicieux et profond

    Inventer, retourner, norvégienne omelette

     


    J’avais nagé fort loin dans le flot menthe et miel

    La rive n’était plus qu’un saupoudroiement d’hommes

    De cris et de chahuts sur lit de caramel

    Tandis que l’eau avait la griserie d’un rhum

     


    Chaque brasse me rapprochait de l’état de baba

    J’étais saoûle de bruits d’eaux et du bruissement des saules

    Une île flottante fortuite vint me tendre ses bras

    Quand les vapeurs noyèrent la terre vue du sol

      


    Je restai là, bercée sur l’algueuse meringue
      

    Par le flux, le reflux d’un cocktail sans alcool

    Le vertige de ce lac était à rendre dingue

    L’ivresse de sa profondeur, à en devenir folle

     


    J’infusais dans le roux d’une fondante cassonnade

    Qu’un maître-queue versait en filets d’étincelles

    Suave m’attendrissait la savante marinade

    D’une étreinte douce-piquante, à peine pincée de sel

     


    Je mijotais au jus d’une flamme vive et experte

    Qui chauffait sans brûler, me flambait sans dommage

    Plongeait au court-bouillon tous mes sens en alerte

    Dans l’éclair épicé d’un délicat orage

     


    Je cuisais, je ruisselais, je bouillais, je coulais

    Déjà je n’étais plus qu’une eau de feu lascive

    Quand une tendre morsure à ma peau vint rappeler

    L’heure fatidique, amère, de regagner la rive 

     


    Au délicieux chaud-froid mon corps s’arrache, penaud

    Nostalgique déjà de ce jeu feu et braise

    Me restent le rose aux joues  et, dessous le maillot

    L’empreinte fraîche et brûlante d’un baiser vanille-fraise.

     

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 7 Juillet 2008 à 05:00
    Petit coucou pour te souhaiter une belle semaine...
    Euh, tu es en vacances là ou tu boudes ? lol
    Bon j'espère que c'est la première proposition qui est la bonne car cela fait un bout de temps que je n'ai pas eu le plaisir de te croiser sur la blogosphère...
    Bisous à toi et à bientôt,
    Syl
    2
    Lundi 7 Juillet 2008 à 05:31
    Bonjour ptitsa,ton poème est difficile à comprendre un peu mais c'est bien écrit.
    Ça va bien?Tu prends du repos?
    Bon lundi et je ne t'oublie pas.
    Bises et A+
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    3
    Lundi 7 Juillet 2008 à 13:14
    Te souhaitant une agréable journée
    Amitiés & Bises
    Laurent
    4
    Jeudi 10 Juillet 2008 à 22:04
    Merci Laurent. A toi aussi...
    5
    Jeudi 10 Juillet 2008 à 22:06
    Oui, je vais bien. Mais je ne pouvais pas bloguer car un orage avait coupé notre ligne internet. Heureusement, c'est réparé à présent... je vais pouvoir me reposer moins que jamais et bloguer tout mon soûl !! Jusqu'à en être baba comme dans le poème !
    6
    Jeudi 10 Juillet 2008 à 22:07
    Je t'ai répondu par mail... Ne t'en fais pas, mon silence n'a que des raisons indépendantes de ma volonté. Je reviens dans le giron de l'accueillante blogosphère dès que je réussis à m'y engouffrer !
    7
    Dimanche 12 Octobre 2008 à 08:40
    Rêve ou réalité ? qu'importe ! où il y a de l'eau, il y a la vie et tout ce qui va avec :o)
    bon dimanche
    En toute sympathie
    8
    Dimanche 12 Octobre 2008 à 16:36
    Le rêve et la réalité sont si étroitement mêlés... merci pour ta sympathie ! :)
    9
    Jeudi 20 Novembre 2008 à 19:37

    Certains de vos poèmes rendraient fort bien en musique, notamment le dernier.

    Moi je fais des texticules ici

    http://texticules.over-blog.fr/

    Sait-on jamais, çà peut vous plaire...

    10
    Samedi 22 Novembre 2008 à 22:55

    Oui Zorba, j'ose l'avouer, et publiquement même, vos texticules m'ont plu... ils sont d'une exquise finesse ! :D

    D'ailleurs, je me suis même permis d'en exporter un dans mes "trouvailles de toile", si vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que je le sépare du reste de votre corps (textuel), bien sûr... ;)

     

    11
    Dimanche 23 Novembre 2008 à 00:16

    Aucun inconvénient au contraire, c'est même flatteur. Ne vous en privez surtout pas...

    12
    Lundi 24 Novembre 2008 à 09:40
    J'en userai donc... sans en abuser. Et j'espère bien trouver le temps de revenir en découvrir quelques autres, de vos texticules, môssieur Zorba... ;)
    13
    Dimanche 30 Novembre 2008 à 23:28

    C'est vraiment savoureux !

    Amitiés, à bientôt !

    14
    Mercredi 3 Décembre 2008 à 23:16
    Bien contente de te surprendre ici à te régaler de mes friandises ! :)
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