• J'ai tellement faim de cette nouvelle vie qui m'attend

    colibri 2 [640x480]

          (c) Clovis Perrin

     

     

     

     

        « J’ai tellement faim de cette nouvelle vie qui m’attend, murmurait la fleur à l’oiseau.

     

    -         Mange donc, amie ! Qu’est-ce qui t’en empêche ?, s’étonnait le petit volatile.

     

    -         Je viens à peine de me faner et de tomber en terre. Ceux qui m’aimaient me pleurent encore…. Oserai-je, si tôt, les abandonner ?

     

    -         Mais, ma jolie, intervint d’une voix douce un nuage amoureux de la fleur, qui veillait sur elle jour et nuit... Là où tu seras, crois-tu que tu ne pourras pas, toujours, les entourer d’attention et d’amour ?

     

    -         C’est, nuage, que je ne connais presque rien de ce ciel qui me boit en rosée et aspire vers lui mes plus purs parfums, à présent.

          Le ciel a-t-il un langage pour parler à la terre ?

     

    -         Il a la pluie, les astres, le vent ?..., suggéra l’oiseau.

     

    -         N’as-tu pas vécu, toute cette vie déjà, entre ciel et terre ?, rit très doucement le nuage. Tes racines puisaient dans le sol, ta corolle dansait dans le vent. Tu puiseras dans le ciel de quoi danser dans le vent, et le vent portera ta danse à la terre, séchant les larmes de ceux qui t’aiment…

     

    -         La pluie montée de la terre chargée de chagrin  redescendra vers elle changée en joie, et cela grâce à toi, nuage !, remercia l’oiseau.

     

    -         Qu’est-ce qui a changé ? Si peu. La lumière ne parcourt-elle pas de la même façon le bas et le haut, le proche et le lointain ? Lumière tu étais, lumière tu es, lumière toujours tu resteras. Tu changes de forme, pas de nature… 

     

    -         N’importe quoi, quel tissu de foutaises, mais quelle fable à dormir debout ! », s’exclama l’homme, furieux, en refermant d’un coup sec le livre aux belles images.

     

    Il éteignit la lampe, se renfrogna sous les couvertures, consterné.

     

     

    Il ne vit pas, dans son dos tourné, l’oiseau et la fleur s’échapper des pages, portés par les bras d’un nuage qui leur tendait ses mains.

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Dimanche 25 Juillet 2010 à 01:10

     

    Magnifique  petit Colibri !

    2
    Dimanche 25 Juillet 2010 à 01:11

    Oh oui, tu l'as magnifiquement réussi, il a une de ces lignes maintenant !...

    3
    Dimanche 25 Juillet 2010 à 04:39

    oh waouh, c'est tout simplement magnifique, j'adore !

    la lecture de ce texte m'a transporté de la terre au ciel, tantôt fleur, tantôt oiseau, nuage surement !

    c'est splendide, merci pour cette belle création et merci à Clovis pour son oeuvre également

    Passe une belle journée, l'ange (toujours) heureux, sur son nuage...

    4
    Dimanche 25 Juillet 2010 à 09:30

    Un très beau dialogue

    La vie est éternel recommencement...sous différents visages

     Bon dimanche à toi

    5
    Lundi 26 Juillet 2010 à 21:48

    Un recommencement.Tu as bien écrit .Amicalement.

    6
    Samedi 31 Juillet 2010 à 16:42

    Merci ! J'ai vu que tu t'étais inscrite à ma newsletter, ça m'a fait plaisir...

    7
    Samedi 31 Juillet 2010 à 16:50

    Oui, c'est ce que je crois, moi aussi. ;-)

    D'ailleurs, pour la prochaine, je crois que je vais demander à être experte en css... ou alors invertébrée, ou amibe, enfin, loin de tout univers informatique !! :D

    8
    Samedi 31 Juillet 2010 à 16:55

    Oh mais tu connais Clovis Perrin, cher Ange ! Sous son autre nom : "Kasimir, pinson déplumé"... ;-)

    J'aime ce que tu me rapportes de ta lecture et de la façon dont tu as vécu ces "métamorphoses" de l'intérieur, c'est comme si tu avais changé d'état au fil de ta lecture, toi aussi... Il est vrai que les anges, comme les oiseaux, sont familiers des voyages entre ciel et terre... ;-)

    9
    Mercredi 18 Août 2010 à 02:40

    Allo, un très belle histoire que tu as écrit. On se promène allègremment d'un élément à l'autre et tous ont leur utilité et inter-reliés. De belles images se forment dans mon esprit à te lire. Merci. Le dessin est beau aussi. Bises

    10
    Jeudi 19 Août 2010 à 11:30

    Merci Snow ! C'est toujours précieux pour moi de savoir qu'il se passe quelque chose en et pour ceux qui me lisent. Un auteur n'est rien sans lecteurs...

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :