• Trouble

     

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                                                                Sur une consigne de  "La petite fabrique d'écriture" : 

                                       Cliquez ici pour la lire et pour lire les propositions d'autres plumes.  

     


                                                                                                                                                                                           Pour Idril




    La galaxie diaprée brasse ses veines en pulsations d'écharpes scintillantes.


    Les remous se tordent  en symétries éphémères où transparaissent des créatures aux nageoires effrangées, où fondent des galets suceurs de merveilles crépusculaires, où surnagent les traînes laiteuses d’anémones filantes. Dans le filigrane de courants azurés, des vaisseaux d’écaille translucide, fouettés par une écume frétillante, s’étoilent en transparences orageuses sur le ressac d’une valse pervenche.

     


    Cristal et sable crissent, se brassent, se frottent, se frôlent, s’interpénètrent  en une osmose ondulatoire, vagues de saphir et de turquoise fondus que lissent des doigts de corail au gré de variations ondoyantes. Des chevelures aux reflets irisés dérivent, se lovent fugitivement  dans la courbe d’une spirale aléatoire que l’océan enroule, déroule, propulse, avale, couronne, crève et livre finalement à une nébuleuse nacrée dont les lèvres aspirent l’arabesque dans un faisceau éblouissant.

    Au refuge de récifs coralliens et d’alvéoles veloutés, des amours amphibies s’offrent des étreintes tamisées avant de s’évanouir parmi des rideaux d’algues mauves en une souveraine métamorphose.

     


    L’onde malaxe la terre, l’astre bleu infuse l’eau, le souffle subaquatique s’insinue et reflue en toutes choses, vaste respiration dont l’élan plastique sculpte la crête des fluides, libère des figures floues, liquéfie la durée.

     


    Sur la rive, une forme endormie s’éveille difficilement. Quel profond rêve était-ce… ?

    D’où ces immensités irréelles, ces architectures oniriques ont-elles surgi ?

    Quel songe est assez puissant pour entraîner la conscience si loin dans les abysses… ?

    Qui étaient ces êtres fabuleux ?

     


    L’homme frissonne, se relève d’un bond, se secoue avec énergie. Il ne fait pas bon dormir si près des eaux, le murmure des flots suscite une dangereuse torpeur, éveille des songeries fantasmagoriques où tremblent des silhouettes instables, ambiguës, désuètes, chimères d’un autre temps.

    Tournant le dos à l’onde, il s'en va.

     


    A la surface de l’eau, un frémissement imperceptible passe. Une ombre glisse dans les profondeurs… ou était-ce un reflet ?



     

    "Aidunn nawouane enermen islannzedi ?"

     

    "Quand donc les hommes sauront-ils à nouveau entendre la voix des elfes ?"

     





  • Commentaires

    1
    Lundi 15 Mars 2010 à 17:27

    Rhôôô^
    Mille merci Ptitsa...ce texte est très beau...
    Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiii
    L'efle Idril (Kri)

    2
    Lundi 15 Mars 2010 à 20:03
    J'ai lu ce très beau texte hier. J'ai pris un jour d'avance !
    3
    Mercredi 17 Mars 2010 à 06:32
    Quand ils y croront, nous sommes très terre à terre, et ne savona pas suffisamment rêver !
    Bonjour Ptisa, il y a longtemps que nos pages ne se sont pas croisées
    Amicalement
    Nettoue
    4
    Samedi 20 Mars 2010 à 22:20
    Bonsoir Nettoue, je te rends ton salut amical. C'est vrai, nous ne nous sommes pas croisées depuis un moment. Je ne suis plus trop sur la blogosphère, il faut dire... Merci de t'être arrêtée ici. :)
    5
    Samedi 20 Mars 2010 à 22:21
    Je ne savais pas que tu allais sur ce blog. Et je n'avais pas encore découvert ton commentaire là-bas, que j'ai lu entre temps. Je t'en remercie !
    BB
    6
    Samedi 20 Mars 2010 à 22:24
    Ce qui me chagrine un peu, quand je lis les commentaires des lecteurs (ici ou sur le blog de la Petite Fabrique), c'est que presque tous ont zappé les 2 dernières lignes, qui sont pourtant les plus importantes. Ils interprètent le texte comme un rêve de l'homme... alors que pour moi, ce qu'il voit et perçoit, c'est l'elfe qui le lui a inspiré... :(
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