J'irai
J'irai courir sur le vent,
Sans rien poursuivre ni fuir,
Juste par le désir des instants
Porté à vivre,
Eprouver mon âme et mes sens
Par monts et vallées,
Et toucher dans ses différences
A l'immensité...
J'irai au bout des sentiers
Cachés sous les arbres,
Quitte à mon chemin me frayer
A coup de sabre,
Fouiller le sol pour voir
Ce qui vit dedans,
A genou devant le pouvoir
De l'infiniment grand...
Il y a tant de sources au trésor
Où il suffit de boire,
Et tant de merveilles dès lors
Où l'on veut bien y croire !
J'irai flairer l'inconnu
Pour connaître son nom,
Effleurer les fruits défendus
Pour entendre raison,
Ecouter aux portes du temps
Les mots oubliés,
En trouver encore au présent
L'écho familier...
J'irai cueillir des diamants
Autour de la lune,
Mais bâtir de sourires aimants
Ma vraie fortune,
Et s'il faut donner de l'ardeur,
Je saurai la tendre,
La Vie, qui m'a donné mon cœur,
Saura bien me le rendre !
Il y a tant de sources au trésor
Où il suffit de boire,
Et tant de merveilles dès lors
Où l'on veut bien y croire,
Il y a tant de sources au trésor
Où il suffit de boire,
Et tant de merveilles dès lors
Où l'on veut bien y croire...
Prière
J'ai traversé le monde
de monts en vallées,
Ne trouvant ça et là
que du néant la trace,
Ecoutant souvent ceux
qui stoppaient mes foulées
Pour les faire tourner
dans leurs palais de glace,
J'ai tant jeté de ponts
sur de sombres rivières,
Quitté tant de rivages
alourdis sous la boue,
Et tant de terres arides,
que l'unique prière
Qui survit sur mes lèvres
est de rester debout,
Debout pour que mes pas
à jamais ne m'emportent
Vers d'autres lieux que ceux
que j'ai cherchés toujours,
Cet endroit que je sais
clos d'une seule porte,
Dont mon âme est la clef,
et mon cœur le tambour.
Tamis
Si j’y pense, oui, j’ai dû
Plus d’une fois être déçue,
Et bien sûr j’ai dû me heurter
A quelques mensonges éhontés,
Peut-être ai-je voulu croire,
A leurs tristes histoires ?
J’ai dû voir de la rage l’écume,
Et goûter au fiel de l’amertume,
Comme tout le monde, j’ai pleuré :
Les larmes versées m’ont laissé
Des sillons sous les cils,
Où la peau est fragile
Mais je ne retiens
Que ce qui tient
Sur mon cœur,
Quand je secoue le tamis,
Le trop petit,
Dans le noir
De mes trous de mémoire,
S’évanouit,
Ne reste alors
Que le plus fort,
Dans mon tamis
J’ai quelques fois dû faire la guerre,
Avoir des médailles, des revers,
Des richesses que j’ai perdues,
Des ennemis qui m’ont vaincue,
Et des désirs brisés
Que j’ai abandonnés,
Comme tout le monde, j’ai dû me battre,
Courir, ou me plier en quatre,
Et je vois quelques cicatrices,
Sensibles, où la peau est plus lisse :
Des blessures d’avant-hier,
Venues d’où ? C’est loin derrière.
Je ne retiens
Que ce qui tient
Sur mon cœur,
Quand je secoue le tamis,
Le trop petit,
Dans le noir
De mes trous de mémoire,
S’évanouit,
Ne reste alors
Que le plus fort,
Dans mon tamis
Bien sûr, j’ai croisé des sourires,
Beau et tendres, rien à dire.
Et puis un jour, il y eut toi,
Et tant d’amour et tant de joie
Mettent une lumière blonde
Entre mon regard et le monde
Je ne retiens
Que ce qui tient
Sur mon cœur,
Quand je secoue le tamis,
Ce que tu y as mis,
Dans le noir
De mes trous de mémoire,
Ne s’est pas enfui,
C’est mieux que de l’or
Ce qui reste alors
Dans mon tamis,
C’est mieux que de l’or
Ce qui reste alors
Dans mon tamis…
Poèmes extraits du livre "Chants d'ailes"
de Frederianne
Elle a elle-même mis en musique le premier, vous pouvez l'écouter en cliquant sur son prénom (ci-dessus) et commander le livre en cliquant sur le
titre.
"J'irai flairer l'inconnu
Pour connaître son nom,
Effleurer les fruits défendus
Pour entendre raison"