• Se tenir en solitude

     

     

     

     

    A vivre seul, au moins quelques années, on apprend à passer du besoin qui ligote au désir et au rêve qui ouvrent grand l'espace en soi et autour de soi. A vivre seul, on apprend à choisir ses relations au lieu de les supporter, de s'en accommoder. Sauvage et sociable tout à la fois, l'individu solitaire ne se croit pas obligé d'aller à des repas de famille, de participer à des fêtes dont les convives l'ennuient. Et de cela il ne se sent nullement culpabilisé parce qu'il est en accord avec ce qu'il fait. Se tenir en solitude, c'est chérir une situation propice à inattendu, à l'incroyable dont les tableaux de Van Eyck et de Brueghel esquissent l'apparition. C'est se vouloir disponible, absolument ; et non disponible pour quelque chose, en attente de quelqu'un. Se tenir dans la fraicheur du commencement. C'est donc un état émerveillé.

     

    Jacqueline Kelen,

    "L'esprit de solitude".

     

     



  • Commentaires

    1
    Dimanche 12 Octobre 2014 à 10:52

    La solitude fait pourtant souvent peur, car se retrouver face à soi-même et ses limites peut être une véritable source d'angoisse. Tout le monde n'est pas prêt à regarder sa liberté en face.

    2
    Mardi 14 Octobre 2014 à 14:23

    Mais ce qu'on fuit nous rattrape tôt ou tard, et ceux qui évitent la solitude se privent souvent des trésors qu'ils trouveraient au fond d'eux s'ils prenaient le risque de traverser le voile, de descendre au fond de leur puits (de mine!).

    Cela dit, c'est vrai, pour cette expérience qui peut être déstabilisante, il vaut parfois mieux être accmpagné(e). Ta remarque me rappelle un ancien texte que j'avais publié ici... :

    http://www.graines-d-esperance.com/article-mais-ca-c-etait-avant-113661120.html

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