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Par *Sylvie Ptitsa* le 14 Juin 2008 à 00:01
Non, ne crois pas, fillette,
me retenir encore
dans tes rues sans violettes,
dans ton triste décor.
N'essaie pas de me suivre,
déserte mes rivages,
loin de toi, je veux vivre
de plus beaux paysages.
Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.
J'ai trop longtemps vécu
dans de pauvres ruelles,
trop longtemps attendu
un dernier arc-en-ciel.
J'ai besoin de soleil
et d'horizons moins gris,
je veux voir les merveilles
que, près de toi, j'oublie.
Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.
Je ne suis pas de ceux
que chasse la lumière,
et qui vivent heureux
un éternel hiver
De l'amour je ne veux
que les filles des rivières,
lorsque j'aime les yeux,
j'aime aussi la chaumière.
Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.
Nos chemins se séparent,
entends, la vie m'appelle,
je quitte tes trottoirs
et tes grises dentelles.
Je pars pour des royaumes
où l'on m'attend peut-être,
où le bonheur embaume,
et donne un air de fête.
Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.
Renaud SECHAN
Pour l'écouter en musique, cliquez ici.
8 commentaires -
Par *Sylvie Ptitsa* le 3 Juin 2008 à 00:01
Pour Lili la Rebelle
D'abord une pierre qui vole en éclats,
Une drôle de poussière, puis un fracas.
Sortez de chez vous, réveillez tous les gens
Qui ont rendez-vous depuis si longtemps.
Un mur est tombé, un homme se retourne.
Est-ce qu'il a rêvé ? Est-ce une page qu'on tourne ?
Déjà la rumeur qui court de ville en ville.
On s'embrasse, on pleure, il reste immobile...
Est-ce que c'est lui qui perd la tête, qui devient fou...?
Même si son cœur est à la fête, ses yeux sont flous.
Combien d'armures, combien de masques, combien de tombes,
Combien de murs se cachent derrière un mur qui tombe ?
Des larmes peuvent couler, personne se retourne.
L'histoire abandonne les pages qu'on détourne.
De quelle liberté pourra-t-on bien parler
Lorsque les enfants viendront demander...
"Les murs qu'on a dans la tête
Sont plus hauts que vos peut-être.
Pourquoi personne les arrête... jamais ?
Bien sûr qu'on va les casser,
Mais on n'effacera jamais
Les maux qu'ils auront laissés... gravés !"
J'avais oublié l'ironie de notre histoire.
J'avais oublié qu'on a si peu de mémoire.
Combien de larmes, combien de haines, combien de hontes,
Combien de murs se cachent derrière un mur qui tombe ?
Est-ce que c'est moi qui deviens fou ?
Répondez-moi, mes yeux sont flous.
Au nom de qui fait-on le choix de l'innocence ?
Au nom de quelle liberté, de quelle transparence ?
Combien de murs... Combien de murs...
Combien de larmes, combien de masques, combien de hontes
Combien de murs se cachent derrière un mur qui tombe ?
Combien de murs...
Combien de murs...
Combien de murs...
Patrick BRUEL
Si vous voulez écouter la chanson, Fancri vous a très gentiment laissé le lien utile dans les commentaires... Merci Fancri !
18 commentaires -
Par *Sylvie Ptitsa* le 1 Juin 2008 à 00:01
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi, comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante, on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?
J'ai tout appris de toi, pour ce qui me concerne,
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu,
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?
Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes,
N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue,
Une corde brisée aux doigts du guitariste ?
Et pourtant, je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues,
Terre, terre, voici ses rades inconnues !
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?
Jean FERRAT
sur un poème de Louis ARAGON
4 commentaires -
Par *Sylvie Ptitsa* le 27 Mai 2008 à 02:15
Ô vie heureuse des bourgeois !
Qu'avril bourgeonne
Ou que decembre gèle,
Ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé
Trois jours par sa pigeonne :
Ça lui suffit, il sait
Que l'amour n'a qu'un temps.
Ce dindon a toujours
Béni sa destinée,
Et quand vient le moment
De mourir, il faut voir
Cette jeune oie en pleurs :
" C'est là que je suis née,
Je meurs près de ma mère
Et je fais mon devoir."
Elle a fait son devoir,
C'est à dire que onques
Elle n'eut de souhait
Impossible, elle n'eut
Aucun rêve de lune,
Aucun désir de jonque
L'emportant sans rameurs
Sur un fleuve inconnu.
Et tous sont ainsi faits
Vivre la même vie
Toujours pour ces gens là
Cela n'est point hideux.
Ce canard n'a qu'un bec
Et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir
Ou bien d'en avoir deux.
Ils n'ont aucun besoin
De baiser sur les lèvres
Et loin des songes vains,
Loin des soucis cuisants,
Possèdent pour tout cœur
Un viscère sans fièvre,
Un coucou régulier
Et garanti dix ans.
Ô les gens bien heureux...
Tout à coup, dans l'espace,
Si haut qu'ils semblent aller
Lentement, en grand vol,
En forme de triangle...
Arrivent, planent et passent...
" Où vont ils? Qui sont-ils ?
Comme ils sont loins du sol !"
Regardez les passer : eux,
Ce sont les sauvages.
Ils vont où leur desir
Le veut, par dessus monts
Et bois, et mers, et vents,
Et loin des esclavages,
L'air qu'ils boivent
Ferait éclater vos poumons.
Regardez-les : avant
D'atteindre sa chimère,
Plus d'un, l'aile rompue,
Et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens
Ont aussi femme et mère
Et savent les aimer
Aussi bien que vous, mieux...
Pour choyer cette femme
Et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir
Volailles comme vous,
Mais ils sont avant tout
Des fils de la chimère,
Des assoiffés d'azur
Des poètes, des fous.
Regardez-les, vieux coqs,
Jeune oie édifiante,
Rien de vous ne pourra
Monter aussi haut qu'eux,
Et le peu qui viendra
D'eux à vous,
C'est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés
De voir passer les gueux.
Georges BRASSENS
Ecoutez-la chantée par Maxime LE FORESTIER... C'est une splendeur.
24 commentaires -
Par *Sylvie Ptitsa* le 23 Mai 2008 à 01:56
Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez-les s'envoler, c'est beau
Les enfants si vous voyez
Des p'tits oiseaux prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté !
Un p'tit dé à coudre
Et trois goutt' d'eau dedans
Au d'ssus du perchoir
Un os de seiche tout blanc
Et un petit piaf triste de vivre en prison
Ça met du soleil dans la maison
C'est c' que vous diront
Quelques rentiers vicelards
Des vieux schnocks
Qui n'ont qu' des trous d'air
Dans l' cigare
Une fois dans vot' vie,
Vous qui êtes pas comme eux
Faites un truc qui vous rendra heureux...
Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez-les s'envoler, c'est beau
Les enfants si vous voyez
Des p'tits oiseaux prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté !
Si vot' concierge fait cui-cui sur son balcon
Avec ses perruches importées du Japon
Ses canaris jaunes et ses bengalis
A vot' tour faites leur guili-guili
Sournoisement, exclamez vous :
" Dieu ! quel plumage ! "
Mais chère Madame
On vous demande au 3ème étage !
Et dès que la bignole aura l' dos tourné
Même si on doit pas vous l' pardonner...
Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez-les s'envoler, c'est beau
Les enfants si vous voyez
Des p'tits oiseaux prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté !
Pierre PERRET
Celui-ci vit en liberté chez
Atawai
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