•  

     

    Je me suis marié en mai. Un dimanche. Un peu par défi, pour ne rien faire comme les autres. Une semaine avant, j'avais invité le prêtre, un ami, à mon enterrement de vie de garçon. Au milieu de la nuit, un peu éméchés, nous sommes sortis sur la terrasse du restaurant, face à la mer.

    Je lui ai demandé :

    "Alors mon père, un conseil avant le grand saut ?"

    Il m'a regardé et m'a dit :

    "Oui. Ne pousse pas l'originalité et l'anticonformisme jusqu'à nier les vieilles recettes qui fonctionnent. Tu veux que ton couple dure ? Alors écoute chaque mot que prononcera ta femme."

    Sept années ont passé. Si vite. Nous avons eu un enfant. Notre lot de joies et de peines. Puis notre amour, sans que j'y prenne garde, s'est émoussé. Je n'avais pas oublié le conseil de mon ami prêtre, mais il me semblait que je connaissais ma femme presque aussi bien que moi et que j'aurais pu prévoir chacune de ses paroles avant même qu'elle n'ait franchi le seuil de sa bouche. C'était décevant.

    Un soir, je suis retourné voir celui que, par dérision, j'appelais " Mon Père".

    Je lui expliquai la situation et lui demandai son avis.

    "J'écoute chaque mot qu'elle prononce, mais je ne vois pas ce que ça change."

    Mon ami se servit un verre et remplit le mien. En faisant tinter les glaçons, il me regarda :

    "Tu n'as fait que la moitié du chemin.

    Maintenant, retourne chez toi et écoute chaque mot que ta femme ne prononce pas."

     

     


    ****************************************************************************

     

     

    Les paroles qui comptent, les mots les plus importants,
    ne sont pas toujours ceux que l'on prononce de vive voix.
    Savoir écouter, porter une oreille attentive à l'autre,
    c'est d'abord apprendre à faire la différence entre ce qu'il
    dit et ce qu'il pense ou ressent.

    "L'organe de la parole n'est pas la bouche, c'est le coeur."
    M. de Cornouardt

     

     

    Texte et commentaires : Christian GODEFROY

    www.club-positif.com

     

      


    10 commentaires
  •  

     

     

     

    J'hésite à suivre les autres

    de peur de te manquer,

    là où tu m'attends pour être mon guide,

    à quelque tournant de route.

     

    Je marcherai obstinément dans mon propre chemin,

    jusqu'à ce que ma folie même te pousse à ma porte.

     

    Car j'ai ta promesse,

    que ma part de biens dans ce monde

    me doit venir de tes mains.

     

     

     

    Rabindranath TAGORE,

    "La corbeille de fruits", 14.

     

     

     


    6 commentaires
  •  

     

    articles-2009-2010-1039--640x480--ret.jpg

         (c) Ptitsa

     

     

     

    Une tradition rapporte que les roses sont des entités qui viennent de la planète Vénus ; elles ont accepté de s’incarner sur la Terre pour aider les humains.

    Mais qui connaît cette mission des roses ? On se sert d’elles pour orner les jardins et les appartements, pour attirer un homme ou séduire une femme. En réalité la rose est là pour nous révéler le chemin de l’amour véritable. Voilà le rôle, le message de la rose.

     


    Si la rose est considérée comme la reine des fleurs, c’est parce qu’elle nous enseigne le véritable amour, l’amour qui n’emprisonne pas, l’amour qui libère. Le jour où les humains comprendront le sacrifice qu’elle a fait en venant parmi eux et accepteront de recevoir son message, peut-être deviendront-ils semblables à elle : partout où ils passeront, ils embaumeront l’atmosphère d’un parfum délicieux.

      

     

                                                                                 Omraam Mikhaël AÏVANHOV

     

     

     

     


    9 commentaires
  • colibri 2 [640x480]

          (c) Clovis Perrin

     

     

     

     

        « J’ai tellement faim de cette nouvelle vie qui m’attend, murmurait la fleur à l’oiseau.

     

    -         Mange donc, amie ! Qu’est-ce qui t’en empêche ?, s’étonnait le petit volatile.

     

    -         Je viens à peine de me faner et de tomber en terre. Ceux qui m’aimaient me pleurent encore…. Oserai-je, si tôt, les abandonner ?

     

    -         Mais, ma jolie, intervint d’une voix douce un nuage amoureux de la fleur, qui veillait sur elle jour et nuit... Là où tu seras, crois-tu que tu ne pourras pas, toujours, les entourer d’attention et d’amour ?

     

    -         C’est, nuage, que je ne connais presque rien de ce ciel qui me boit en rosée et aspire vers lui mes plus purs parfums, à présent.

          Le ciel a-t-il un langage pour parler à la terre ?

     

    -         Il a la pluie, les astres, le vent ?..., suggéra l’oiseau.

     

    -         N’as-tu pas vécu, toute cette vie déjà, entre ciel et terre ?, rit très doucement le nuage. Tes racines puisaient dans le sol, ta corolle dansait dans le vent. Tu puiseras dans le ciel de quoi danser dans le vent, et le vent portera ta danse à la terre, séchant les larmes de ceux qui t’aiment…

     

    -         La pluie montée de la terre chargée de chagrin  redescendra vers elle changée en joie, et cela grâce à toi, nuage !, remercia l’oiseau.

     

    -         Qu’est-ce qui a changé ? Si peu. La lumière ne parcourt-elle pas de la même façon le bas et le haut, le proche et le lointain ? Lumière tu étais, lumière tu es, lumière toujours tu resteras. Tu changes de forme, pas de nature… 

     

    -         N’importe quoi, quel tissu de foutaises, mais quelle fable à dormir debout ! », s’exclama l’homme, furieux, en refermant d’un coup sec le livre aux belles images.

     

    Il éteignit la lampe, se renfrogna sous les couvertures, consterné.

     

     

    Il ne vit pas, dans son dos tourné, l’oiseau et la fleur s’échapper des pages, portés par les bras d’un nuage qui leur tendait ses mains.

     

     

     

     


    10 commentaires
  •  

     

    Deviens ce que tu es, fais ce que toi seul peux faire.

     

                                                                                          Friedrich NIETZSCHE

     

     


    8 commentaires