• Il y a quelque temps, je vous avais présenté les "Editions pour penser à l'endroit" , dont la découverte avait été pour moi un vrai coup de coeur littéraire et écologique.

    Vous pouvez maintenant feuilleter directement sur leur site quelques-uns de leurs albums.

    C'est un choix éditorial audacieux qui les honore, car mettre les livres ainsi à disposition peut autant inciter à les acheter que rendre leur achat inutile, je trouve...



    Pour lire les albums depuis votre écran, cliquez sur le lien ci-dessous, puis sur la couverture du livre qui vous intéresse.
    Ensuite, ouvrez-le et tournez ses pages d'un clic sur son côté droit, comme si vous le feuilletiez manuellement.
    Quand vous avez fini, une croix dans le haut de l'écran vous permet de fermer la fenêtre et de revenir à la page que je vous mets en lien pour cliquer sur une autre couverture.



                                            

    Pour feuilleter des albums sur le site des Editions pour penser à l'endroit : 


    CLIQUEZ ICI !


                 

    Si vous avez besoin de conseils, j'ai lu pour ma part...



    ... tous les livres que j'avais présentés dans
    cet article.

    - Parmi ceux qui sont disponibles dans le " feuilletage en ligne", j'ai adoré "Mamzel Seultout" pour son histoire et son graphisme (je l'ai d'ailleurs offert récemment à une amie ;-) ).
    -  "La tache rouge" est un récit tout simple mais plein de sagesse sur le sens de la vie et la façon d'aborder et de dépasser ses difficultés.
    - "Ma famille du bout du monde" m'a moins touchée.
    - Je viens de commander "Qui a volé la lune ?" parmi d'autres nouveautés, car je continue à suivre de près les petits trésors qu'édite cette maison.



    Voilà, si vous cherchez encore des idées de cadeaux de Noël, pour vous ou pour des enfants de 7 à 77 ans... peut-être trouverez-vous là votre bonheur (et le leur) ! Bonne découverte à tous ceux qui en prendront le temps !





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  • Je les ai testées et approuvées pour vous.
    TOUTES !


    Cliquez  ICI  pour les pratiquer à votre tour...
    Enfin, si vous pouvez ! 





     


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  • Il n'aurait fallu
    Qu'un moment de plus
    Pour que la mort vienne
    Mais une main nue
    Alors est venue
    Qui a pris la mienne



    Qui donc a rendu
    Leurs couleurs perdues
    Aux jours aux semaines
    Sa réalité
    A l'immensité
    Des choses humaines



    Moi qui frémissais
    Toujours je ne sais
    De quelle colère
    Deux bras ont suffi
    Pour faire à ma vie
    Un grand collier d'air



    Rien qu'un mouvement
    Ce geste en dormant
    Léger qui me frôle
    Un souffle posé
    Moins une rosée
    Contre mon épaule



    Un front qui s'appuie
    A moi dans la nuit
    Deux grands yeux ouverts
    Et tout m'a semblé
    Comme un champ de blé
    Dans cet univers



    Un tendre jardin
    Dans l'herbe où soudain
    La verveine pousse
    Et mon cœur défunt
    Renaît au parfum
    Qui fait l'ombre douce





                                                     Louis ARAGON, 
                                                "Le roman inachevé"



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  •     Le petit prince s'en fut revoir les roses. (...)
                 


    "Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. 
    Puisque c'est ma rose."


                           Antoine de SAINT-EXUPERY.





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                                                        Sur une consigne de "La petite fabrique d'écriture"
                                                  "Ecrire un texte commençant par : "On frappe à ma porte." "
                                                            Pour lire les autres propositions, cliquez
    ici.

     




    On frappe à ma porte. C’est elle.

    Son pas m’est devenu si familier que je le reconnais même de loin, même emmêlé à la rumeur du monde.

    Sa démarche est traînante et lourde aujourd’hui. Fatiguée. Usée.

    J’ouvre le battant ; d’un geste silencieux, je l’invite à entrer dans la chaleur du foyer, à s’asseoir près de l’âtre.

    Son regard est sombre, son front bas.

    Je lui laisse du temps. Je sais qu’il ne faut pas lui adresser la parole directement, ces soirs-là.

     


    « Encore une mauvaise journée, hein ?

    -Mmmmmmmmmmmmh.

    -Donne-moi ta pèlerine, elle est trempée. Sèche-toi près du feu. Tu veux du thé ?

    -Mmmmmmmh.

    -Tu as mangé quelque chose ?

    -Mmmh…

    -Bon…  Tu vas faire ton ado mutique toute la soirée, auquel cas je dispose et je reviens plus tard, ou tu as juste besoin d’un moment tranquille pour décompresser ? »

     


    L’humour, avec elle, c’est toujours quitte ou double. Ca débloque la situation ou ça la gèle dans un silence de mort.

     


    Ouf, cette fois, elle sourit. Faiblement, avec lassitude, sans grande conviction il est vrai, mais on a évité ce regard noir, cette moue amère des mauvais soirs dont il n’y a plus rien à tirer.

     


    « Excuse-moi. Je ne serai encore pas d’une très joyeuse compagnie, aujourd’hui.

    -  Tu n’as pas à t’excuser. Je te comprends. Tu fais vraiment un sale boulot. Encore pire que celui des huissiers de justice, je crois... Se faire recevoir de travers à longueur de journée…

    - Si ce n’était que les colères, les rebellions, les jérémiades… ! Mais le pire, tu sais, c’est cette impression de ne servir à rien. Qu’ils ne comprennent pas. De devoir recommencer chaque fois complètement de zéro. Je les vois passer, repasser je ne sais combien de fois devant moi, mais d’une fois sur l’autre, la plupart n’ont pas avancé d’un pouce. Je me demande s’il ne faudrait pas revoir entièrement le système de formation. Je crois que l’actuel est devenu totalement obsolète.

    - Ca fait un bail qu’il n’a pas changé, faut dire… ce sera un mammouth encore autrement plus dur à dégraisser que celui de l’Education Nationale !!

    - Bien courageux celui qui s’y risquera. Moi, en tout cas, je n’en peux plus et je n’en veux plus de ce job. Cette fois, j’en ai soupé. Je vais leur rendre mon tablier.

    - Tu dis ça régulièrement depuis que je te connais.

    - Oh, je le disais déjà bien avant… !

    - Je ne vois pas qui ils embaucheraient d’autre.

    - C’est leur problème, pas le mien.

    - Ne fais pas ton égocentrique.

    - Et si j’avais envie de faire mon excentrique, pour une fois ? De m’écouter un peu ? De sortir du rang ? D’arrêter d’obéir fidèlement, patiemment, servilement aux ordres ? Tiens, je sais ce que je vais faire ? Je vais demander une mutation. »

     


    J’éclate de rire.

    Son regard me foudroie aussitôt en riposte, noir, dur, réprobateur.

    Je ne voulais pas la blesser, mais le rire a fusé malgré moi devant l’incongruité de la situation.

     


    « Une mutation ! Et pour où, s’il te plaît ?

    - Où ils voudront. Le paradis, l’enfer, le purgatoire … m’en fous. En tout cas, je ne veux plus être en charge de cette fichue porte. Qu’ils se trouvent une autre sentinelle pour leur précieux passage. Moi, je n’ai plus aucune vue sur le poste de CDSS.

    - C'est-à-dire ? … Excuse-moi, je ne maîtrise pas à fond la terminologie de ta spécialité…

    - « Concierge-du-Seuil-Suprême ». Gardienne en chef du point de non-retour, quoi…

    - Hé bien… voilà qui va faire un grabuge digne de la chute du mur de Berlin en Europe dans les hautes sphères. Je te soutiens dans ton projet, mais j’avoue que je ne suis pas sûre que tu aies toutes tes chances d’être entendue… »

     


    Elle finit par sourire. Gagné !

    Le dégel s'amorce.
    Elle finit par me demander, - peut-être à brûle pourpoint :

     


    « Mais enfin, pourquoi est-ce que tu ne me détestes pas, toi ? Pourquoi est-ce que tu ne me chasses pas à grands coups d’invectives et de pierres comme les autres ?

    - Parce que tu es mon amie.

    - Pourquoi ? Parce que je t’ai laissé la vie sauve, un jour ? L’initiative ne venait pas de moi, tu sais.

    - Oui, je sais. C’étaient là encore les ordres d’en haut…

    - C’est ça. Je devais te secouer un peu, te donner un coup de semonce… pas  te faire passer de l’autre côté, pas encore. Mais ce n’est pas moi qui ai pris la décision.

    - Ca n’a pas d’importance. Tu as fait ton travail, tu l’as bien fait, et ils ont obtenu de moi ce qu’ils désiraient. Je n’ai jamais été si heureuse que depuis notre rencontre. Tu as amené le bazar complet dans ma vie, et ce grand bazar m’a été extraordinairement salutaire. Ne me quitte plus jamais, surtout. Je veux que nous deux, sans jouer sur les mots, ce soit désormais « à la vie, à la mort ».

    - Enfin, par la force des choses, ça va être surtout à la mort… tu en es consciente ?

    -Totalement. Et justement, je ne conçois pas de meilleure façon d’être en vie que de vivre en totale amitié avec sa mort. »

     


    Elle soupire.

     

    « Tout de même… j’ai de la chance de t’avoir. »

     

    Je souris.

     

    « Non. C’est MOI qui ai de la chance. »

     

     

     

     


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