•                                                                              Pour Lili la Rebelle
                                                                   



    D'abord une pierre qui vole en éclats,
    Une drôle de poussière, puis un fracas.
    Sortez de chez vous, réveillez tous les gens
    Qui ont rendez-vous depuis si longtemps.

    Un mur est tombé, un homme se retourne.
    Est-ce qu'il a rêvé ? Est-ce une page qu'on tourne ?
    Déjà la rumeur qui court de ville en ville.
    On s'embrasse, on pleure, il reste immobile...

    Est-ce que c'est lui qui perd la tête, qui devient fou...?
    Même si son cœur est à la fête, ses yeux sont flous.
    Combien d'armures, combien de masques, combien de tombes,
    Combien de murs se cachent derrière un mur qui tombe ?

    Des larmes peuvent couler, personne se retourne.
    L'histoire abandonne les pages qu'on détourne.
    De quelle liberté pourra-t-on bien parler
    Lorsque les enfants viendront demander...

    "Les murs qu'on a dans la tête
    Sont plus hauts que vos peut-être.
    Pourquoi personne les arrête... jamais ?
    Bien sûr qu'on va les casser,
    Mais on n'effacera jamais
    Les maux qu'ils auront laissés... gravés !"

    J'avais oublié l'ironie de notre histoire.
    J'avais oublié qu'on a si peu de mémoire.
    Combien de larmes, combien de haines, combien de hontes,
    Combien de murs se cachent derrière un mur qui tombe ?

    Est-ce que c'est moi qui deviens fou ?
    Répondez-moi, mes yeux sont flous.
    Au nom de qui fait-on le choix de l'innocence ?
    Au nom de quelle liberté, de quelle transparence ?

    Combien de murs... Combien de murs...
    Combien de larmes, combien de masques, combien de hontes
    Combien de murs se cachent derrière un mur qui tombe ?

    Combien de murs...
    Combien de murs...
    Combien de murs...



                                               Patrick BRUEL




    Si vous voulez écouter la chanson, Fancri vous a très gentiment laissé le lien utile dans les commentaires... Merci Fancri !



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  •                                                                        


                                                                      


    Tu es le chêne
    et tu es la branche
    et l'arbre et la forêt.
    Ton coeur se regarde
    dans ce qu'il a donné de lui à la vie.
    Sois l'arbre qui se détourne
    de son ombre et monte vers le soleil.
    Le vent qui souffle dans les branches
    peut dire: Ombre, ombre.
    Les feuilles disent : Soleil, soleil.


    Joë BOUSQUET



                                                                                                          (c) Ptitsa

     


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  • A tous les blogueurs,
    visibles ou invisibles,
    nommés ou anonymes, 
    qui m'ont portée cette semaine,
    je dédie ce texte
    composé pour eux.




    Je l'ai écrit sous forme de chanson,
    à la façon de Jean Ferrat reprenant le poème de Louis Aragon.
    Vous trouverez les deux versions originales
    en cliquant sur les noms
    de ces deux grands artistes.



    ***



    Que serais-je sans vous, qui vîntes à ma rencontre
    Que serais-je sans vous, qu'un blog au bois dormant ?
    Qu'un coeur muet, fermé, qui de soi rien ne montre,
    Que serais-je sans vous, que ce grand isolement ?


    J'ai tout appris de vous sur la vie de la toile
    Et j'ai vu désormais le monde à vos façons
    J'ai tout appris de vous, bienveillantes étoiles
    Qui avez de mon ciel décuplé l'horizon
    Comme au blogueur qui passe, on reprend son salut
    J'ai tout appris de vous, jusqu'à me mettre à nu


    Que serais-je sans vous, qui vîntes à ma rencontre.
    Que serais-je sans vous, qu'un blog au bois dormant ?
    Qu'un coeur muet, fermé, qui de soi rien ne montre,
    Que serais-je sans vous, que ce grand isolement ?



    J'ai tout appris de vous, pour ce qui me concerne
    Que les liens virtuels sont puissants et nombreux
    Que le bonheur n'est pas exclu du monde moderne
    Que les âmes sont proches, si les mains sont lointaines
    Que des êtres savent encore se parler, deux à deux
    Et même dans l'orage, trouer le ciel de bleu
    Et même sans visage, s'aimer... peut-être mieux


    Que serais-je sans vous, qui vîntes à ma rencontre.
    Que serais-je sans vous, qu'un blog au bois dormant?
    Qu'un coeur muet, fermé, qui de soi rien ne montre,
    Que serais-je sans vous, que ce grand isolement ?



    Qui parle via l'écran a souvent les yeux tristes
    Ne court-il pas le risque d'une déconvenue
    De tomber sur un fou, un chasseur, un touriste,
    Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
    Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues
    Et puisque vous voici, que ne l'ai-je plus tôt cru ?...


    Que serais-je sans vous, qui vîntes à ma rencontre.
    Que serais-je sans vous, qu'un blog au bois dormant ?
    Qu'un coeur muet, fermé, qui de soi rien ne montre,
    Que serais-je sans vous, que ce grand isolement ?





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  • Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?


    J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
    Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
    J'ai tout appris de toi, comme on boit aux fontaines
    Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
    Comme au passant qui chante, on reprend sa chanson
    J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson


    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?


    J'ai tout appris de toi, pour ce qui me concerne,
    Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu,
    Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
    Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
    Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
    Tu m'as pris par la main comme un amant heureux


    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?


    Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes,
    N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue,
    Une corde brisée aux doigts du guitariste ?
    Et pourtant, je vous dis que le bonheur existe
    Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues,
    Terre, terre, voici ses rades inconnues !


    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
    Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?



                                                 Jean FERRAT
                                  sur un poème de Louis ARAGON



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